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Après leur entrée en République démocratique du Congo via la cité frontalière de Bunagana le 31 mars dernier, les éléments de Uganda People’s defence forces (UPDF) continuent de se déployer à l’intérieur des frontières congolaises, essentiellement dans les zones d’où le M23 est progressivement en train de se retirer.
Le samedi 8 avril dernier, un contingent estimé à 1.000 soldats sur les 2.000 attendus est arrivé à Rutshuru-centre, chef-lieu du territoire de Rutshuru, à 70 kms de la ville de Goma. Sur place, ces troupes venues au compte de la Communauté d’Afrique de l’Est se sont imprégnées de la situation en visitant quelques endroits stratégiques dont la prison, le camp militaire et les bâtiments administratifs.
Ce lundi 10 avril, les autorités militaires ougandaises ont annoncé leur déploiement à Kiwanja dans le même territoire de Rutshuru, après le retrait du M23 de la cité.
« Le contingent ougandais dans le cadre de l’EACRF se déploie à Kiwanja/Rushuru après le retrait du M23, dans l’est de la RDC », relaie le porte-parolat de l’UPDF.
Ces dernières semaines, le M23 est progressivement en train de se retirer de plusieurs agglomérations qu’il abandonne aux troupes de l’EAC. Cependant, sur demande de la rébellion, les officiels congolais ne sont pas autorisés d’y fouler leur pied.
En plus de Bunagana, Rutshuru-centre et Kiwanja, il est prévu que l’UPDF se déploie également à Mabenga et sur l’axe Binza, même si le mandat des troupes n’est pas offensif, si l’on s’en tient aux déclarations de Samia Suluhu Hassan de la Tanzanie ou encore de Yoweri Museveni de l’Ouganda qui ont précisé que le processus politique est celui dont on tient compte pour l’instant.
Alors que dans l’opinion des questionnements se multiplient au sujet de la vraie mission de la force sous-régionale, fin mars dernier, Jeff Nyagah, commandant de la force sous-régionale a tenu à rassurer et à appeler les déplacés à regagner les entités passées sous contrôle de l’EAC.
« Nous voudrions nous rassurer que l’arrivée des troupes EAC ne va pas causer des problèmes avec la population locale. Nous demandons d’ailleurs aux déplacés de rentrer dans leur milieu d’origine. Qu’ils n’aient pas peur de nous. Le processus est délicat mais nous appelons la population à la patience », disait-il.
En même temps, à l’issue du 93e conseil des ministres du vendredi 7 avril dernier, les autorités congolaises ont indiqué avoir sollicité et obtenu la tenue d’une réunion extraordinaire des ministres de la défense des pays membres de l’EAC, à Goma (Nord-Kivu), en vue de statuer sur l’évolution de la situation sur le terrain, de clarifier certains malentendus et critiques contenues dans le rapport des chefs des renseignements et chefs d’états-majors en vue de « redorer l’image de la force régionale et de préciser son mandat ». Une annonce faite alors que le gouvernement congolais qui a toujours défendu l’idée d’un mandat offensif de la force de l’EAC est en contradiction avec ses pairs de cette communauté sous-régionale.