Kinshasa : l’insécurité programmée contre les catholiques

(Tempête des tropiques)

Le père Sébastien Yebo enlevé puis relâché

Depuis la répression brutale avec mort d’hommes lors des deux manifestations pacifiques des chrétiens laïcs catholiques du 31 décembre 2017 et 21 janvier 2018, un cycle d’insécurité semble s’installer contre les Catholiques à Kinshasa. Ainsi, il y a eu une « perquisition  musclée» de  la police nationale congolaise dans la soirée du mardi 30 janvier dernier au couvent des Sœurs Joséphistes de Kinziambi, sur la 8ème Rue dans la commune de Limete.

Ces éléments étaient à la recherche de Mme Léonie Kandolo, une des responsables du Comité Laïc de Coordination (CLC), en clandestinité depuis qu’un mandat d’arrêt a été lancé contre les leaders de ce mouvement à la base des marches des chrétiens catholiques, les manifestations des 31 décembre 2017 et 21 janvier 2018 s’étant soldées par plus d’une dizaine des morts dans les rangs des protestataires.

Malgré la présence de la MONUSCO et du général Sylvano Kasongo, chef de la police de Kinshasa, de nombreux dégâts ont été relevés dans le couvent des religieuses, sans pour autant que Léonie Kandolo ne soit trouvée sur place.
Il y a aussi l’intrusion dans la nuit du 31 janvier dernier  d’un individu simultanément identifié comme militaire et policier, qui a été intercepté au Centre Lindonge, lieu de résidence de l’Archevêque de Kinshasa, le Cardinal Laurent  Monsengwo Pasinya. Papy Mondongo, selon les documents d’identité trouvé sur lui, racontait venir trouver l’Archevêque qui lui « devait » quelque chose.

D’après des informations proches de l’Eglise catholique, certaines paroisses dont les prêtres étaient impliqués dans les marches des 31 décembre et 21 janvier sont mal vues par les barbouses du régime qui rodent autour de ces paroisses. Religieux passioniste, le père Sébastien Yebo, curé de la paroisse Saint Robert, dans la Commune de la Nsele, a été enlevé le samedi dernier, avant d’être relâché suite aux pressions venues de partout. Il est à cette paroisse depuis août 2017.

Selon les témoins, pendant la messe, un homme non identifié « filmait le prêtre » à l’aide d’un téléphone portable. A la sortie du culte, « un véhicule de la police est arrivé, des policiers sont descendus, ils ont commencé à frapper le curé, ils l’ont jeté dans leur Jeep et l’ont emmené ».

Dans la commune de Ngiri-Ngiri, Carmel Matondo Makiala, une fidèle de la paroisse St Vincent de Paul, a été agressée par des policiers au niveau du pont Mompono, pour avoir porté un pagne de Maman légionnaire. C’était aux environs de 6 heures, pendant qu’elle partait à la messe du matin. La paroisse St Vincent de Paul a été une zone emblématique des actions des chrétiens catholiques lors des manifestations pacifiques des 31 décembre  et 21 janvier.

Ces incidents interviennent au moment où le gouvernement de la RDC est à couteaux tirés avec l’Eglise catholique depuis les marches interdites contre le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila. L’opinion se demande si ces présumées attaques ne font-elles pas partie d’un plan bien organisé contre les catholiques, surtout que des prochaines marches des laïcs sont attendues pour les jours à venir ?

En attendant, l’individu interpellé par le service de gardiennage du Centre Lindonge qui disait être venu demander une aide financière à Mgr Monsengwo, a été remis à la police.

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A propos de l'auteur : Adeline Marthe