Violation des droits de l’Homme : la RDC n’est pas le méchant loup, M.A. Mushobekwa au CNDH

(7sur7.cd)

Indexée par la communauté internationale sur les violations répétées des droits humains, la RDC s’en défend en déclarant par la bouche de sa ministre des droits humains » être un pays comme tous les autres avec ses forces et ses faiblesses « .

» Nous ne sommes pas ces loups méchants qui ravagent tout à leur passage », a déclaré Marie-Ange Mushobekwa (MAM) lors de son discours prononcé le 27 février à la 3ème session ordinaire des droits de l’Homme du Conseil des Nations Unies aux Droits de l’Homme à Genève (CNDH).

Toutefois, faisant preuve de bonne foi et de réalisme, la ministre reconnaît qu’il y a des choses à corriger et à améliorer dans ce secteur.

» Nous sommes une jeune démocratie qui est prête à améliorer ce qui doit l’être et à corriger ce qui nécessite de l’être « , a dit MAM.

La ministre des droits humains a profité de son passage à Genève en Suisse pour transmettre le message du président de la République au Haut-Commissaire aux droits de l’Homme de l’ONU, celui-ci, pour dénoncer les atteintes aux droits humains, avait affirmé le 26 février que la RDC est un » abattoir d’êtres humains « .
La pullule n’est pas passée à Kinshasa qui a tenu à recadrer les choses en mettant en avant notamment sa pleine coopération avec le CNDH sur diverses enquêtes.

» Madame la ministre, dites au Haut-commissaire que je soutiens personnellement tout le travail que vous faites pour la protection et la promotion des droits de l’Homme dans notre pays. Moi-même je suis défenseur des droits de l’Homme, sinon ce ministère n’existerait pas et aucune collaboration n’aurait été possible avec l’ONU dans ce secteur « , est la réponse qu’a réservée Joseph Kabila à Zeid Ra’ad Al Hussein.

Autre argument avancée par la ministre pour contrer les propos de Zeid Al Hussein, l’adhésion de la RDC aux différents instruments juridiques régionaux et internationaux de protection et de promotion des droits de l’homme.

La RDC y a adhéré librement et entend les respecter, a affirmé la ministre des droits humains du haut de la tribune du CNDH.

Par ailleurs, s’agissant des victimes des marches organisées par les laïcs catholiques, la ministre a promis des enquêtes sérieuses dont les conclusions seront transmises au ministère de la Justice pour que des sanctions appropriées soient prises contre les auteurs des atteintes et violations graves des droits humains.

M.A. Mushobekwa a réaffirmé le droit de manifester et le droit d’opinion mais dans le strict respect de l’ordre public.

Catholique pratiquante elle-même, la ministre a appelé l’église catholique, qui soutient les manifestations des laïcs, à la neutralité.
Bien entendu, MAM a aussi confirmé l’inviolabilité des lieux saints.
C’est dans ce contexte qu’elle a condamné aussi bien l’envahissement d’une des paroisses de Kinshasa par les » bérets rouges « , jeunes d’un parti de la majorité, que les comportements hostiles affichés par les jeunes de l’opposition, torses nus, envers certains fidèles.

Enfin, pour dénoncer certaines dérives qui amènent aux dérapages constatés, MAM n’a pas pu s’empêcher d’interpeller publiquement le Haut Commissaire.

» Comment faire ? Dites-nous franchement comment faire? Qu’un seul pays du monde qui a déjà autorisé des marches avec 167 points de départ, sans itinéraire précis et clairement tracé, et qui les a parfaitement encadrés, nous dise comment faire! Comment faire monsieur le Haut Commissaire? Dites-nous… », s’est-elle interrogée.

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A propos de l'auteur : Adeline Marthe