[Latempete.cd] Les habitants de cette ville considérée comme fief de l’opposition se disent être victimes des violences et barbaries criminelles des sportifs drogués au service d’une autorité provinciale pendant la période électorale
Une semaine après la publication par les Nations Unies d’un rapport sur les graves violations des droits de l’homme avant, pendant et après la période électorale à Kinshasa par les forces de défense et de sécurité , les habitants de la ville de Mbuji Mayi, victimes des violences et barbaries criminelles des sportifs drogués au service d’une autorité provinciale pendant la période électorale, exigent un rapport de l’ONU sur cette situation déplorable.
A Mbuji Mayi, pendant la période électorale, les rapports rendus publics par plusieurs organisations de la société civile de défense et de promotion des droits de l’homme ont révélé plusieurs cas de violations des droits humains commis dans le contexte électoral, et l’arrestation des membres de l’opposition dans cette agglomération.
Pendant et après la campagne électorale, la ville de MbujiMayi a connu une situation d’intolérance politique qui a conduit à des morts et blessés graves.
Se sentant menacée par cette situation, la société civile du Kasaï Oriental a lancé un appel en direction de ses partenaires pour solliciter l’appui d’autres mouvements sociaux et bien mener son travail en amont de sensibilisation en vue de prévenir des conflits.
A cet effet, un atelier regroupant différents leaders politiques de la province a été organisé à Mbuji Mayi pour mettre fin à la violence. Malgré cet atelier, l’excès de pouvoir et violations des droits humains ont été constatés pendant la période électorale à Mbuji Mayi où la veille du début de la campagne électorale, le Gouverneur de Province, M.Ngoyi Kasanji, a prononcé un discours appelant la population au calme.
Mais juste après ce speech, en rentrant à sa résidence, l’homme est allé à pieds entouré de catcheurs et autres militants de son parti pour interdire la campagne de l’opposition qui avait lancé une caravane motorisée. Ce qui a causé des affrontements entre les deux groupes, et un membre de l’opposition a perdu un œil. Quelques blessés graves ont été également signalés.
La première journée de campagne électorale a fait des victimes à Mbuji-Mayi
Le vendredi 28 octobre 2011 vers midi, les candidats à la députation nationale du Parti Travailliste qui se rendaient dans le quartier périphérique autour du Pont de la rivière Mbuji-Mayi avec leurs sympathisants, ont été brutalisés par les forces de la police nationale. En tirant dans la foule, il y a eu plusieurs blessés dont une fille du nom de Marlène Mbalayi qui vendait au bord de la route. Elle a reçu une balle dans la poitrine.
Kalubi, père de la défunte et domicilié au Quartier Dubai(Luzumu) dans la commune de la Kanshi, s’est promené avec la dépouille de sa fille dans tous les médias de Mbuji- Mayi pour dénoncer ce crime sur une fillette de dix ans.
Une balle a transpercé l’abdomen d’une deuxième fille qui a été transportée à l’hôpital le même jour. Pendant la campagne électorale, les policiers ont été postés dans les carrefours pour empêcher aux opposants de marcher ou de battre campagne.
Ce qui a fait que pendant cette période-là, la ville a été sous une psychose à cause de la présence de la police et des éléments des Fardc lourdement armés.
Il convient de souligner que pendant la période électorale, les forces de l’ordre disaient qu’ils ont reçu l’ordre du gouverneur de réprimer toutes manifestations des partis de l’opposition, signale un responsable de la société civile.
La presse a été également muselée dans cette partie du pays pendant cette période sous examen. Il y a lieu de signaler l’arrestation du cameraman de la Radio Lisanga FM qui a été amené à une destination inconnue jusqu’à présent.
Conscient de cette situation explosive, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en République Démocratique du Congo, Roger Meece, a dans un communiqué de presse rendu public le 28 octobre dernier, exprimé sa grande préoccupation suite à l’information faisant état de 4 victimes atteintes par balles, un mort et trois blessés, lors d’un incident survenu à Mbuji-Mayi, dans la Province du Kasaï Oriental, à l’occasion d’une manifestation du Parti Travailliste pour marquer le début de la campagne électorale.
La Monusco rappelle que la liberté de rassemblement, le débat politique libre et constructif et la liberté d’expression sont importants et doivent être protégés durant cette période de campagne. Il y va de la crédibilité du processus, notait ce communiqué.
Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies avait dans ce communiqué lancé un appel au sens civique de tous et voudrait encore rappeler que chacun a une responsabilité et un rôle à jouer pour que les élections se déroulent dans un climat apaisé.
Il avait demandé au gouvernement d’ouvrir immédiatement une enquête pour déterminer les conditions dans lesquelles ces personnes ont perdu la vie ou ont été blessées, et établr les responsabilités.
Au regard de ce tableau sombre, les notables de Mbuji Mayi invitent la communauté internationale à mener des enquêtes approfondies pour établir les responsabilités et dénicher les auteurs de crimes commis dans la ville diamantifère pendant la période électorale.
Gode Kalonji Mukendi/ La Tempete des Tropiques