[AFP] Une réforme du secteur de la sécurité (RSS), particulièrement de l’armée, en République démocratique du Congo (RDC) est « nécessaire et urgente » pour contribuer à la stabilité et au développement du pays, estime un rapport d’ONG internationales et congolaises publié lundi.
« Un secteur de la sécurité efficace -organisé, doté de ressources adéquates, formé et soumis à des contrôles- est essentiel pour résoudre les problématiques telles que le déplacement de populations, le recrutement d’enfants soldats, le viol, mais aussi la croissance économique ou le commerce de minerais lié au conflit » dans l’est du pays, écrivent les 13 organisations signataires du rapport, dont la Fédération internationale des droits de l’Homme ou le Pole Institute à Goma (est).
« Ce constat n’a rien de nouveau (…) Pourtant, loin de faire l’objet d’améliorations durables, les forces de sécurité congolaises représentent toujours une menace considérable pour les populations », ajoute le texte.
Le rapport impute cette situation au « manque de volonté politique » de Kinshasa mais aussi aux bailleurs de fonds internationaux qui « on fait preuve d’incohérence politique et d’une coordination déficiente ».
Les ONG insistent particulièrement sur l’incapacité de l’armée à mettre un terme à l’insécurité dans l’est du pays où des rébellions et milices sont toujours actives, et où 1,6 million de personnes sont des déplacés internes fuyant les violences commises par ces groupes armés mais aussi par des soldats réguliers.
Elles dénoncent aussi l’intégration accélérée, « incomplète et inefficace » d’anciens groupes armés dans les forces régulières, comme c’est le cas du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), dont des officiers ont fait défections début avril, avant de se rendre ou d’être arrêtés pour la plupart.
Le rapport appelle notamment le gouvernement à la « démilitarisation progressive de l’est du pays », à « mettre un terme à la corruption au sein des services de sécurité » et à « amener devant les tribunaux les responsables des plus graves atteintes aux droit humains ».
La communauté internationale « doit profiter » de la réévaluation de ses programmes après les élections de 2011 « pour manifester une fermeté accrue en exhortant le gouvernement de la RDC à s’engager pleinement dans la voie d’une réforme » du secteur de la sécurité, plaident les ONG.
AFP