Situation sécuritaire inquiétante au Bas-Congo

Ville de Matadi /Ph Infobascongo

Au Bas-Congo, province située au  Sud-Ouest de la RDC, la sécurité continue à être considérée par la frange la plus importante de la population  comme un sujet  tabou, qu’on ne peut aborder de peur d’être arrêté, réservée aux seules autorités. Celles-ci ont du mal à améliorer la gestion de la sécurité des personnes et des biens dans la province, car elles ignorent le point de vue de la population à ce sujet.La société civile du Bas-Congo, dresse un tableau inquiétant de la situation sécuritaire précaire qui prévaut dans cette province caractérisé par :

  • Une perméabilité des frontières ;
  • La circulation des ex-combattants qui ont œuvré dans les milices et les rebellions des pays limitrophes (UNITA en Angola, FLEC au Cabinda, NINJA du Pasteur NTUMI au Congo Brazza) ;
  • La prolifération et la circulation des armes légères et de petit calibre ;
  • le repli dans le Bas-Congo des KULUNA (criminels) de Kinshasa qui fuient les opérations de « Tolérance Zéro »
  • Le boom démographique et l’expansion incontrôlée que connaissent actuellement les villes du Bas-Congo, avec une forte promiscuité dans leurs périphéries, quartiers souvent non éclairés ;
  • Le sentiment d’animosité manifeste entre d’un côté les adeptes des mouvements politico-religieux et les autorités, de l’autre entre les églises traditionnelles (catholique, protestante, kimbanguiste, musulmane et de réveil) et les églises africanistes (dites : mouvement politico-religieux) ;
  • L’organisation des manifestations publiques par les groupes de pression sans le respect de la loi ;
  • Le désaveu du système judiciaire et son remplacement à une certaine époque par des tribunaux parallèles et populaires animés par les adeptes de BUNDU dia KONGO ;
  • L’ignorance sur le rôle et le fonctionnement des Cours et Tribunaux ;
  • L’invasion récurrente du territoire national par les éléments armés d’Angola qui investissent les villages du Bas-Congo à la frontière.
  • Le refoulement cyclique des immigrés congolais d’Angola ;
  • Expulsion de 2169 Congolais du territoire angolais au cours de la période allant du 5 au 12 mars 2012 dont mille huit cent quatre vingt onze (1891) hommes, huit cent quatorze femmes (814) et soixante quatre enfants (64). Ces expulsés congolais arrivent par vagues de centaines dans différents postes frontaliers de la province du Bas-Congo, notamment à Yaj, Yema, Lufu et Kipangu ;
  • Le manque de structures d’accueil pour la prise en charge de ces personnes refoulées. A titre de rappel, en 2011 la situation des congolais refoulés de l’Angola a été l’objet d’une mission du comité permanent des agences des Nations unies de la province du Bas- Congo du 18 au 20 juillet 2011. Ces structures ont évalué les différentes difficultés que rencontraient ces congolais refoulés d’Angola, à Mbanza- Ngungu, Kimpangu et Songololo dans le district des cataractes. De même en 2009, ils étaient près de 25 000 personnes  à être arrivés à Boma au Bas Congo fuyant les exactions dont ils étaient l’objet ;
  • L’existence présumée d’un réseau de trafic de filles et d’esclavage sexuel ;
  • Le flux de criminels en provenance de Kinshasa et de l’Est du pays ;
  • L’impunité exacerbée par une complicité manifeste entre les prestataires des services de sécurité et de la justice et certains criminels ;
  • La persistance des anti-valeurs chez les policiers (corruption, violences sexuelles) en dépit de la réforme du secteur de sécurité en cours ;
  • Le laxisme de la population qui attend tout de l’Etat-Providence.

Face à cette situation déplorable, les membres de la société civile du Bas-Congo, en réunion nationale au centre Lasallien avec les délégués des autres provinces, ont décidé de rédiger un mémorandum pour interpeller les autorités politiques sur ce tableau sombre. De nombreuses recommandations ont été formulées pour que des mesures urgentes soient prises pour rétablir la sécurité sur toute l’étendue de la RDCongo.

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