[France 24] À mesure que les combats entre les rebelles du Mouvement du 23-Mars (M23) et l’armée régulière se rapprochent de Goma, capitale de la province congolaise du Nord-Kivu, les villageois prennent la route pour échapper aux échanges de coups de feu ainsi qu’aux exactions des insurgés. Ces déplacés érigent spontanément des camps de fortune où l’aide humanitaire s’organise au jour le jour.
L’accalmie dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) n’aura duré que deux semaines. Les mutins du M23 (ancienne rébellion ralliée à l’armée en 2009 avant de faire défection en mars) ont de nouveau attaqué, le 24 juillet, les positions des Forces armées de RDC (FARDC) autour de Rugari et de Kimumba, deux localités situées à une trentaine de kilomètres au nord de Goma et considérées comme les « derniers verrous » avant la capitale provinciale, selon les diplomates du pays.
Depuis le début de leur offensive il y a trois mois, l’avancée des rebelles sur les villes stratégiques comme Rutshuru (dont ils se sont depuis retirés) et Bunagana, il y a deux semaines, semble aisée. Leur progression fait craindre aux autorités un assaut sur Goma, où la force des Nations unies dans la région (Monusco), a décidé de consolider sa présence en déployant ses chars autour de la ville.
Fuyant les combats, les populations quittent leur village et trouvent refuge dans d’autres localités, où les humanitaires nationaux et internationaux, qui travaillent en étroite collaboration, tentent d’organiser les distributions d’eau, de tentes et de nourriture. Cette aide s’organise au jour le jour, au gré des affrontements et des déplacements des habitants, comme l’explique Simplice Kpandji, chargé de l’information au Haut commissariat aux réfugiés (HCR) pour l’est de la RDC : « À côté des 31 camps de réfugiés dont nous assurons le contrôle au Nord-Kivu, il y a des sites spontanés qui se font et se défont en fonction des événements. Sur ces sites, il n’y a pas de structures adaptées à l’accueil des réfugiés, mais nous y intervenons quand même car des personnes décident de s’y installer, en attendant de rentrer chez eux. Il peut s’agir d’écoles et d’églises. Dans l’urgence, c’est mieux que rien. Mais nous incitons les gens à rejoindre les camps officiels car, à terme, le pire est à craindre sur le plan sanitaire. »
En effet, à la différence de ces sites spontanés, les camps de réfugiés dits officiels disposent de centres de santé et sont aménagés à des fins humanitaires. Au camp de Goma Mugunga 3 par exemple, les autorités viennent d’accorder au HCR une parcelle de terrain pour agrandir l’espace d’accueil. Car en trois mois, ce camp est passé de 2 000 à 10 000 réfugiés.
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