[Le Soir] Terrorisés par l’attaque de la réserve d’okapis, menée par les hommes du milicien « Morgan », qui avait fait 12 morts dont 6 gardiens et éliminé 15 animaux en captivité – Le Soir du 30 juin –, les habitants du village d’Epulu, au Nord-Est du Congo, ne sont pas au bout de leurs peines. Les forces armées congolaises dépêchées de Bunia et de Bafwasende pour traquer les miliciens et tenter de libérer les 16 femmes et 4 garçons emmenés comme otages et esclaves sexuelles ont préféré s’adonner à leur activité favorite, le pillage. Le petit village d’Epulu (3.500 personnes) a été mis sens dessus dessous : ordinateur, trois motos, bref tout ce qui était commercialisable a déjà été saisi. A un observateur médusé, un officier a résumé la situation en termes clairs : « Tu as un ventre. Eux aussi, les soldats, ils ont un ventre. Alors laisse-les manger… »
Ces occupations lucratives ont empêché les militaires congolais, plus de 400 hommes, de se saisir des rebelles, évalués à 38 personnes. Ces derniers, sous les ordres de leur chef Morgan, désormais appelé « Docteur » et arborant une tenue militaire, ont poursuivi leurs opérations : ils ont attaqué le village de Pangoy, à environ 280 kilomètres de Bunia, toujours dans l’Ituri. A l’issue d’un combat d’une demi-heure, les soldats gouvernementaux se sont enfuis et, selon radio Okapi, 9 militaires ont été tués. Selon certains responsables militaires cependant, les soldats tués seraient des « éléments incontrôlés » qui exploitent et vendent illicitement les minerais dans ce secteur riche en coltan et en or. Pauvre Congo…
Le Soir