RDC: Goma tombera ou ne tombera pas

[L’Observateur] La guerre au Nord-Kivu ne faiblit pas et les canons continuent de tonner. L’armée régulière affronte toujours les mutins du M23. L’objectif des rebelles : prendre coûte que coûte Goma, chef-lieu du Nord-Kivu. Les FARDC, retranchées à Kibumba, ne les entendent pas de cette oreille. Question : Goma, tombera ou ne tombera  pas ? Pour le moment, la ville de Goma reste le grand enjeu de cette guerre  qui dévoile chaque jour qui passe ceux qui tirent les ficelles dans l’ombre.La localité de Kibumba constitue le dernier verrou avant Goma.

Dans l’est de la RDC, les  rebelles du M-23 avancent inexorablement vers Goma, le chef-lieu de la  province du Nord Kivu, avec l’objectif avoué d’encercler la ville tenue  par l’armée régulière pour la faire tomber comme un fruit mûr, apprend-on.

Pour le chef des opérations  des rebelles pour le secteur, le colonel Innocent Kayima, l’intention de ses hommes est d’aller jusqu’a Kibumba, dernière agglomération sur la route  de Goma où se trouve encore positionnée l’armée régulière congolaise, lesFARDC.

Très arrogants et enflés d’un orgueil  à fleur de peau, le colonel Kayima assuré que ses hommes vont encercler   la ville de Goma et démoraliser  » les forces jusqu’a ce qu’elles s’en  aillent « . « Nous prendrons la ville sans tirer », a-t-ilassuré.

L’attention de tous les Congolais  reste focalisée sur cette étape cruciale des hostilités qui ont été relancées  depuis le mois d’avril dernier.

Goma est considéré comme la place  forte des FARDC dans l’est du pays. Par conséquent, tout est fait pourque les velléités guerrières des mutins ne restent que dans leur monde  onirique. Avec tous les milliers de civils qui s’y sont réfugiés protégés  par de nombreuses troupes de la Mission des Nations unies pour la stabilisationen RDC (Monusco), les choses ont toutes les chances de ne pas se passer  comme prévu par les mutins du M23.

Aussi des hélicoptères d’attaque  de la Monusco sont-ils entrés en danse le mardi 24 juillet en tirant sur   les positions des mutins pour protéger les populations qui fuyaient les  combats.

Ce weekend, signale-t-on, la localité  de Kibumba était défendue par six chars et un lance-roquettes multiples  des forces de Kinshasa, alors que les mutins, par la voix d’un de leurs  officiers, le colonel Albert Kahalaha, déclarent qu’ils avancent petit à petit vers Kibumba. Cet officier est un déserteur de l’armée régulière  passé en mai dernier dans l’autre camp.

Les mutins du M23, positionnés de  part et d’autre de la route avec pour armes, signale-t-on, des mortiers  de 60 mm, portables à dos d’homme, en place avec des caisses d’obus à proximité.Ils portent des uniformes disparates de l’armée régulière sans aucun signe  de grade.

Les combats qui durent depuis mai  restent intermittents et dans les zones dont le M 23 s’est emparé la vie   reprend lentement son cours.

Depuis le déclenchement des hostilités  en avril, Kigali est accusé par plusieurs ONG internationales et un rapport  des experts de l’Onu de soutenir les mutins du M23, des allégations que   Kigali a toujours rejetées. En raison de toutes ces accusations, plusieurs   pays occidentaux ont suspendu leur aide extérieure au Rwanda.

Les Etats-Unis ont décidé de couper  l’aide militaire accordée au Rwanda pour cette année budgétaire estimée  à 200 mille  dollars. Les Pays-Bas, l’Angleterre et l’Allemagne ont  emboité tour à tour les pas aux Américains en suspendant eux aussi  leur  assistance au développement de ce pays.

Comme on le remarque,  la pression  internationale sur le Rwanda est montée d’un cran. Malgré cela,  Kigali  a toujours nié son implication dans le soutien des rebelles du M23. Aucours d’une conférence de presse organisée au mois de juin, Paul Kagame  l’a répété sur tous les tons :  » le Rwanda n’est pas la cause des  problèmes du Congo. Ils existaient avant que je ne naisse « .

Le M23 a été formé par des membres  d’une ancienne rébellion qui avaient été intégrés dans l’armée régulière  en 2009 mais qui se sont mutinés en mai et ont repris les armes contre  les FARDC. Ils accusent Kinshasa de n’avoir pas pu appliquer les accordsde paix de mars 2009 entre le gouvernement congolais et le Congrès national  pour la défense du peuple (CNDP).

La guerre, qui vient de faire plus  de trois mois, sera décisive cette semaine qui s’ouvre sur l’intention  des mutins du M23 de prendre à tout prix le chef-lieu du Nord-Kivu.

L’Observateur

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