Dans le beau cadre de la salle de réunion de la Coordination Nationale du Réseau pour la Réforme du Secteur de Sécurité et de Justice (RRSSJ) dans la ville-province de Kinshasa, s’est tenu hier , lundi 27 août 2012, un point de presse. Organisé par le RRSSJ dans le but de rendre public les deux documents de plaidoyer adressés aux décideurs politiques pour l’amélioration des conditions sociales des policiers et des militaires et l’accélération du processus de la Réforme du Secteur de Sécurité enRDC.
Une quinzaine de journalistes de la télévision et de la presse écrite ont suivi avec attention l’exposé d’Emmanuel Kabengele, Coordonnateur National du RRSSJ sur la Note technique adressée au Ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières et le plaidoyer en faveur de la promulgation et de la publication de lois et textes réglementaires adressé au Président de la République.
Le soubassement dudit plaidoyer est un constat amer évoqué par le Coordonnateur National : « La Réforme du Secteur de Sécurité avance à pas de tortue. »Le Réseau, qui est un partenaire du Gouvernement s’est vu dans l’obligation de plaider pour l’accélération de ce long processus.
Brièvement la Note technique a porté sur les enjeux de la Réforme du Secteur de Sécurité. En effet, l’accent a été porté sur l’Agence Nationale de Renseignement et la Direction Générale des Migrations, qui sont 2 services d’intelligence toujours régis par des décrets-lois antérieurs à la Constitution, ce qui explique le fait que ces services ne sont pas imprégnés du principe de transparence qui fonde la gouvernance démocratique.
Pour ce qui est du plaidoyer adressé au Président de la République, il a porté essentiellement sur la loi organique portant organisation et fonctionnement de la PNC , la loi portant statut du personnel de carrière de la PNC, le projet de loi organique portant organisation, composition, attributions et fonctionnement du Conseil Supérieur de la Défense, la Loi portant Statut du Militaire des Forces Armées de la République démocratique du Congo. Toutes ces Lois ont déjà été votées par les deux chambres du Parlement et envoyées pour promulgation et les délais réglementaires de 30 jours sont dépassés.
Après le brillant exposé du Coordonnateur National, les journalistes ont posé des questions profondes sur la Réforme.
La premier intervenant a voulu savoir si la promulgation de ces lois allait réellement faire avancer la Réforme ? Un autre journaliste s’est préoccupé de la volonté politique du Gouvernement Congolais dans la matérialisation du processus de Réforme. F.P. a fait remarqué: » l’intervention des partenaires extérieures dans une matière sensible comme la Sécurité n’hypothèquerait-elle pas la souveraineté même du Gouvernement ? » Autant de préoccupations qui ont pu trouver des éléments de réponse donnés par Emmanuel Kabengele.
Quelques recommandations ont été tirées de ces échanges :
– Que le Gouvernement prenne le leadership du processus de la Réforme et même le leadership financier car ne dit-on pas que c’est la main qui donne, qui dirige.
– Que le Gouvernement finance la mise en œuvre de la Réforme dans les 8 provinces dites non-pilotes
– Que des textes qui respectent le principe de transparence, fondement de la gouvernance démocratique soient composés et proposés pour régir l’ANR et la DGM.
– Que la collaboration RRSSJ/Presse soit encore plus soutenue par l’échange d’informations et l’accompagnement dans les diverses activités de sensibilisation.
Emmanuel a conclu en insistant: « Le souci du RRSSJ, c’est que la Réforme ne soit pas superficielle mais profonde et qu’elle soit le résultat de la transformation réelle des services de sécurité Congolais. »