[Allafrica.com] L’Opposition politique congolaise rejette l’option du déploiement de la Force internationale neutre dans l’Est de la RDC. Par contre, elle préconise la requalification du mandat de la Monusco.
Près d’une trentaine de chefs des partis de l’Opposition politique congolaise, y compris les députés et sénateurs de cette plate-forme, se sont réunis, hier lundi 3 septembre, en la salle du CEPAS à Kinshasa/Gombe. L’objectif de cette rencontre était de se prononcer sur la situation de guerre qui sévit dans l’Est du pays.
Au terme de cette réunion, une déclaration politique a été lue par le député national de l’UDPS Rémy Masamba. Dans ce document, l’Opposition politique s’est opposée à l’idée de la mise en place d’une Force internationale neutre, proposée pour mettre un terme à la guerre du Kivu.
» …Vu la gravité de la situation qui prévaut dans notre pays, l’Opposition politique congolaise rejette le déploiement de la Force internationale neutre, car elle est de nature à concrétiser la balkanisation du pays, mais propose par contre la requalification du mandat de la Monusco en tenant compte des dispositions du chapitre 7 de la Charte des Nations unies », a déclaré Rémy Masamba.
Pour les signataires de cette déclaration, aucune chance ne peut être accordée à toute approche initiée par le gouvernement congolais dans l’optique de rétablir la paix dans la partie Est du pays, si ce n’est qu’autour d’un dialogue national franc et sincère entre toutes les forces politiques et sociales de la RDC.
S’agissant de la décision du président François Hollande de prendre part au 14ème sommet de la Francophonie prévu au mois d’octobre prochain à Kinshasa, l’Opposition politique congolaise a indiqué : « En dépit de ses promesses électorales relatives à la démocratie et au respect des droits humains, le président français a privilégié des considérations autres que les valeurs contenues dans la Charte de l’Organisation internationale de la Francophonie. L’Opposition politique congolaise lui fera parvenir par les voies officielles ses préalables quant à ce, et décidera le moment venu de l’opportunité de le rencontrer ou non ».
Le déclencheur de la guerre
Par ailleurs, les membres de l’Opposition politique se sont penchés sur plusieurs observations et déclarations émises de part et d’autre au sujet de la guerre dans l’Est de la RDC.
Rémy Masamba évoque ce qu’il admet être la cause de la guerre, avant de déplorer le fait que le contenu cet accord n’a jamais été révélé : « l’Opposition politique congolaise estime, avant toutes choses, de rappeler à l’opinion tant nationale, qu’internationale que l’élément déclencheur de la guerre qui sévit dans l’Est du pays est le fameux accord signé entre le gouvernement de la République et le CNDP, le 23 mars 2009. Cet accord a permis le déploiement sur le territoire national des troupes militaires rwandaises et ougandaises chargées officiellement de traquer les FDLR et les autres forces négatives ».
Pour cette plate-forme politique, le gouvernement de la République se contredit dans ses différentes prises de position au sujet de la guerre dans l’Est du territoire national. « Face à plusieurs recommandations des institutions et des notables de la République réclamant le changement de la chaîne de commandement pour éviter toute confusion avec une quelconque présence étrangère, le gouvernement a affirmé en son temps que toutes les troupes étrangères avaient réellement quitté le pays et que la dégradation de la situation sécuritaire dans l’Est était le fait des communautés locales », souligne la déclaration.
Avant de noter : « L’Opposition politique congolaise ainsi que toute la communauté internationale ont suivi avec attention les récentes déclarations du ministre rwandais de la Défense nationale faisant état du retrait des troupes rwandaises encore stationnées au Congo depuis 2009 à l’insu du peuple congolais ».
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