Kampala: Un sommet pour presque rien

[Guineeconakry.info] On ne sait si les autorités de la République Démocratique du Congo font dans la politique de l’autruche, ou la méthode Coué, mais elles sont les seules à penser que le sommet des Grands Lacs, qui s’est tenu le week-end dernier à Kampala a servi à quelque chose. Sinon, aussi bien en termes de participation à la rencontre que par rapport au contenu formel du communiqué qui en est sorti, c’est la déception qui domine.

Surtout pour les victimes du conflit à l’est du pays, pour lesquelles les horribles exactions sont le lot quotidien. Pour toute réponse, le sommet de Kampala n’a abouti qu’à une projection de trois mois pour le déploiement de la force internationale neutre. Encore que ce déploiement est d’autant plus hypothétique que les fournisseurs de troupes et les contributeurs financiers et logistiques, ne se bousculent point. Les populations à l’est de la RDC, prises en tenaille entre les feux nourris de l’armée régulière du Congo et les rebelles du M23 peuvent continuer à crever. Les femmes peuvent continuer à alimenter les appétits sexuels des rebelles, rendus fous par toutes sortes de substances…

Les enfants aussi n’en ont point fini avec la famine et les épidémies aiguës qui les tuent par dizaines par jour. De tout cela, les dirigeants de la région et au-delà le monde entier, n’en ont rien foutre ! Les divers intérêts et les incompatibilités d’humeur passent en priorité. C’est le sentiment qu’on éprouve au lendemain du sommet des dirigeants des pays des Grands Lacs qui se tenait à Kampala, en Ouganda.

Un sommet auquel Paul Kagamé n’a pas jugé utile de se rendre. Alors même que son pays est fortement soupçonné et même accusé d’être le principal soutien des rebelles du M23. Mais pour que le président du Rwanda se permette un telle indifférence à l’égard des horreurs perpétrées contre les paisibles populations de la RDC, il doit lui-même bénéficier d’un soutien plus élevé. Ou tout au moins de l’évidente indifférence de la communauté internationale.
Pour leur part, Yoweri Museveni, l’hôte de la rencontre, Joseph Kabila de la RDC, Jakaya Kikweté de la Tanzanie et Salva Kiir du Sud-Soudan qui ont été les seuls à se retrouver, n’auront pas produit un résultat meilleur. Il faut rappeler que le sujet principal du sommet portait sur le déploiement d’une force neutre susceptible de pacifier la richissime région en conflit en RDC. Or, sur ce point, on a queue dalle.
Pour ce qui est du calendrier, les quatre dirigeants n’ont pas trouvé mieux que de s’inscrire dans une perspective de trois mois. Période au cours de laquelle, il est impossible de dire le nombre de vies qui auront été supprimées et de destins brisés en RDC. Mais on peut même conseiller aux victimes du conflit de prendre leur mal en patience et de s’habituer plutôt aux exactions qu’ils subissent. Parce que la vérité c’est qu’il n’est pas du tout évident que la troupe neutre soit déployée.

En fait, très peu de pays s’engagent à y envoyer des soldats. Tandis qu’en ce qui concerne la mobilisation des fonds y afférent, l’incertitude est encore plus grande.

Guineeconakry.info

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