Exécutions arbitraires massives en RDC

[AFP] GENEVE – Près de 300 personnes, dont 83 enfants, ont été exécutées arbitrairement par des groupes armés en République démocratique du Congo (RDC) entre avril et septembre, selon une enquête de l’ONU sur la situation des droits de l’Homme dans la province du Nord-Kivu publiée mercredi à Genève.

Selon un communiqué du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme, au moins 264 civils, dont 83 enfants, ont été arbitrairement exécutés par des groupes armés au cours de plus de 75 attaques de village massives.

Les violations systématiques des droits de l’homme commises par ces groupes armés, y compris le meurtre de tant d’enfants, sont les plus graves que nous avons constatées ces derniers temps en RDC, a déclaré la Haut Commissaire aux droits de l’Homme, Mme Navi Pillay.

Les autorités congolaises doivent prendre des mesures immédiates pour protéger les populations civiles et lutter contre l’impunité persistante qui ne sert qu’à encourager les tueurs, a-t-elle ajouté.

L’ONU se base sur un rapport rédigé après 6 missions d’enquête et plus de 160 entretiens avec des victimes de ces violences.

Selon les enquêteurs, les victimes étaient surtout des personnes qui ne pouvaient pas fuir, soit des personnes âgées et des enfants.

Le rapport relève encore que le groupe armé Raia Mutomboki, avec des groupes alliés Maï Maï, était responsable de la plupart des meurtres, perpétrés avec une extrême violence.

De nombreuses victimes ont été tuées à coups de machette, alors que d’autres ont été brûlées vives dans leur maison, indique l’ONU.

Le groupe d’opposition Nyatura a été reconnu responsable d’autres violations des droits de l’Homme, notamment de meurtres, parfois en collaboration avec les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), indique encore l’ONU.

Les Hutus étaient tués par le groupe Raia Mutomboki, alors que les Tembo, une autre ethnie, étaient abattus par les Nyatura.

Au Nord-Kivu, l’armée affronte depuis plusieurs mois le Mouvement du 23 mars (M23), formé d’ex-rebelles intégrés dans l’armée congolaise en 2009 et qui se sont mutinés en mai dernier.

Plusieurs centaines de personnes ont fui les violents affrontements, concentrés près de la frontière avec le Rwanda et l’Ouganda.

L’ONU a reconnu mercredi que la dimension ethnique des attaques est particulièrement préoccupante dans l’est de la RDC. Les Raia Mutomboki et les Nyatura ont tous les deux lancé des attaques ciblées et systématiques contre des civils, basées sur leur appartenance éthnique.

Dans son rapport, l’ONU formule des recommandations, dont un appel aux forces de sécurité congolaises à prendre d’urgence des mesures addtionnelles, avec le soutien de la communauté internationale, pour rétablir la sécurité dans le sud du Masisi et assurer la protection des civils.

AFP

 

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