[France 24]
28/11/2012
Alors que les hommes du M23 quittent progressivement Goma, le gouvernement de la RD Congo accuse les rebelles de procéder à des « razzias systématiques » depuis le 20 novembre, date à laquelle la rébellion a investi la ville.
Le gouvernement de République démocratique du Congo a accusé mercredi le mouvement rebelle M23 de se livrer à des pillages et à des « razzias systématiques » à Goma, capitale de la riche province du Nord-Kivu (est) qu’il occupait depuis le 20 novembre et s’est engagé à évacuer d’ici vendredi au plus tard.
Selon le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, des dizaines de camions destinés à la construction des routes et à l’entretien des voiries ont été emportés vers le Rwanda, avec le butin des pillages.
Il a ajouté qu’il comptait « voir les auteurs de tels actes de barbarie en répondre devant la Justice tant nationale qu’internationale ».
« Des dizaines de véhicules et de camions semi-remorques sont dédouanées à vil prix avec la bénédiction des rebelles du M23, » a affirmé M. Mende dans une conférence de presse, estimant que 50 véhicules franchissaient chaque jour la frontière depuis l’arrivée du M23 à Goma.
Le système frigorifique de la morgue de l’hôpital de Katindo a été démonté et « emmené hors de notre pays, » a encore accusé M. Mende.
Selon lui, « une tentative de pillage de la chambre forte de la Banque Centrale à Goma débutée dimanche dans la journée avait échoué jusqu’à hier (mardi) soir mais les coups de burins et les marteaux piqueurs se sont relayés même de nuit avec de puissants groupes électrogènes installés autour de l’institution bancaire ».
Plusieurs immeubles dont celui abritant l’assemblée provinciale ont été « pillés de fonds en comble, » a poursuivi le porte-parole, également ministre de la Communication.
Selon M. Mende, « les stocks de minerais qui étaient saisis par les services de l’Etat ont aussi traversé la frontière alors qu’ils étaient frappés par une interdiction d’exportation du fait de la non-déclaration du site de provenance ».
Le M23 est essentiellement composé d’ex-rebelles tutsi congolais qui avaient intégré l’armée de RDC en mars 2009 après un accord de paix avec les autorités congolaises. Ils se sont mutinés en avril de cette année, accusant Kinshasa de ne pas avoir respecté les termes de l’accord.
Kinshasa et l’ONU accusent le Rwanda de les soutenir, ce que Kigali dément.