

Dans la salle de conférences du Bureau de Coordination Nationale du Réseau pour la Réforme du Secteur de Sécurité et de Justice (RRSSJ), une réunion de restitution de l’atelier sur les techniques de monitoring a eu lieu ce vendredi, 9 novembre 2012. Cette réunion a été organisée par le RRSSJ. Au-delà de la restitution, cette rencontre avait pour objectif de confronter et enrichir les insuffisances rencontrées dans la prestation des policiers de la Commune de Kinshasa aux avis et considérations des acteurs locaux de la Société Civile et de proposer des actions à mener pour l’amélioration de la sécurité dans cette commune.
7 membres du RRSSJ, 5 points focaux du Projet Corekin et le Chargé de la Société Civile d’Eupol, Nicolas Berembaum, ont pris une part active à ces assises.
Clovis KADDA, Représentant le BCN-RRSSJ, a introduit la réunion par un mot de circonstance adressé aux participants. Romain MINDOMBA, représentant le groupe thématique Violences sexuelles, Me Didier KALEMBA, pour le groupe thématique Réforme de la Justice et Moré IKELE, membre du BCN-RRSSJ ont exposé sur les généralités du monitoring, sur la doctrine de la police de proximité, sur les réalités perçues lors de la descente sur terrain.
Les participants ont suivi avec intérêt tous ces exposés clairs et précis. Il s’en est suivi un échange sur les points faibles observés dans la prestation des policiers formés dans la doctrine de la police de proximité et les participants ont proposé des actions concrètes à mener pour l’amélioration de cette prestation.
Ces faiblesses ont été énumérées en fonction des 6 principes de la Police de Proximité, à savoir, les 3 P : Proximité, Partenariat, Prévention et les 3 R : Résolution des problèmes, Redevabilité et Respect des droits de l’homme. Il y a lieu de retenir ce qui suit :
– Le déploiement d’un bon nombre de policiers formés sur la Police de Proximité par le Projet Corekin, dans d’autres communes. Ce qui laisse le champ libre à des policiers non formés (Brigade mobile de détachement) réputés pour les abus qu’ils commettent sur la population. La recommandation est que les Organisation de la Société Civile rédige une demande à la Police pour le redéploiement des policiers formés, dans la Commune de Kinshasa, ce qui permettra de mieux évaluer l’impact de la Police de Proximité ;
– Les policiers formés qui travaillent dans les commissariats de la Commune de Kinshasa manquent de matériels consommables pour leur bon fonctionnement. Les participants ont recommandé que le Ministère de l’Intérieur prennent en charge leurs frais de fonctionnements ;
– Le Partenariat est encore faible et informel, très peu de gens coopèrent avec la police. Il faut renforcer ce partenariat au travers des cadres de concertation notamment le CLS/CPS. Mais il y a un grand travail de sensibilisation que les Organisations de la Société Civile (OSC) doivent mener pour améliorer la perception de la police par la population. Pour ce faire, des fora de sensibilisations seront organisés par quartier pour la population, des fora pour les leaders et aussi des séances de sensibilisation porte-à-porte sur la Police de Proximité sont prévues.
– La Police ne résout aucun problème gratuitement. Il faut les doter de frais de fonctionnement et exiger que tout paiement d’amende, soit justifié par un document. Il faut sensibiliser la population là-dessus.
– Depuis que les jeeps ont été fournies aux Ciats, il y a quand même une amélioration dans la prestation des policiers mais les frais alloués pour le carburant sont insuffisants. Il faut là aussi que le Ministère de l’Intérieur pense à eux. Insuffisance de policiers dans les Ciats et S/Ciats. Renforcer l’effectif par Ciat ou S/Ciat, organiser des patrouilles dans chaque quartier et sur chaque rue pour dissuader les malfaiteurs.
– La police n’exerce pas son rôle de veiller sur la salubrité publique, qui souvent est cause de conflit. Il faut mettre les services d’hygiène et la police en contact et dénoncer à la police tous les cas de violation de la salubrité publique ;
– Les tracasseries policières sévissent surtout auprès des policiers non formés. Il faut échanger avec les policiers, connaître leurs besoins. Militer pour l’amélioration du statut du militaire, faire le suivi du plaidoyer pour la promulgation de la loi portant statut du personnel de carrière de la PNC. Rétablir les rations alimentaires des policiers. Former les femmes des policiers à l’entreprenariat.
– Les policiers manquent d’infrastructures pour bien exercer leur travail. Il faut que le Gouvernement Congolais avec l’appui des partenaires techniques et financiers, construisent des infrastructures modernes pour les policiers.
Les points focaux ont été encouragés à apporter toujours au BCN leurs observations et leurs recommandations. Pour cela, il leur a été remis à chacun une fiche technique qui sera un outil très utile sur terrain.
L’Assistant Administratif et Financier a salué la participation de Nicolas Berembaum à ces assises et il a exhorté les participants au travail, à l’action pour plus de visibilité. Il a assuré les points focaux que le BCN s’engage à aider le Corekin avec l’expérience acquise des provinces pilotes dans la mise en œuvre de la Police de Proximité. Cordialement, le BCN leur a proposé un espace de travail.