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(02/01/2013)
La province du Nord-Kivu, dans l’Est de la République démocratique du Congo, a lancé mardi à la communauté internationale un appel à l’aide pour les victimes de la guerre entre l’armée et les rebelles du M23.
Depuis mai 2012, les forces loyalistes et le Mouvement rebelle du 23 mars (M23), soutenu selon l’ONU par les pays voisins du Rwanda et de l’Ouganda, s’affrontent dans le Nord-Kivu, dans l’Est de la République démocratique du Congo. Les combats, qui ont cessé en décembre, ont provoqué le déplacement de 500.000 civils, parfois réfugiés dans les pays limitrophes, qui vivent dans des conditions difficiles. Aujourd’hui, cette province lance un appel à l’aide. « Le silence de la communauté internationale n’est-il pas coupable? », interroge le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, dans une lettre intitulée « SOS (…) à l’attention de la communauté internationale ».
Selon lui, les discours de la communauté internationale montrent seulement son désintérêt « face au drame humanitaire et sécuritaire que connaît la partie orientale de la RDC. Pourtant, il suffit d’une petite crise ailleurs pour que toute la communauté internationale se lève et se mobilise ». La RDC subit un « sort qui n’est réservé à aucun autre Etat dans le monde ».
Appel à l’ONU à « agir et non plus seulement observer »
Julien Paluku appelle l’ONU, qui dispose d’une mission de 18.000 Casques bleus dans le pays (Monusco), à « agir et non plus seulement observer », et à élaborer avec lui un « plan rapide de gestion de la crise humanitaire » et de ses conséquences.
Il interpelle la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), médiatrice de la crise, pour qu’elle finance à travers son Fonds d’assistance humanitaire de futures actions du Bureau de l’ONU pour la coordination des affaires humanitaires (Ocha). Il demande enfin aux ONG « du monde entier » de se mobiliser, peu importe la « taille » de leur « enveloppe », et à Union européenne de « focaliser encore davantage son action dans la recherche des voies et moyens susceptibles de vaincre la violence et l’insécurité par le développement ».
Le M23 a pris le 20 novembre Goma, ville-clé de l’est de la RDC et capitale du Nord-Kivu. Il s’en est retiré 11 jours plus tard sur demande des Etats de la région des Grands Lacs et en échange d’un dialogue avec Kinshasa. Ce dialogue a commencé début décembre à Kampala. Suspendu pour les fêtes, il doit reprendre vendredi 4 janvier.