Affaire assassinat de neuf casques bleus de la Monusco de 2005 : la justice congolaise mise en cause

[Le Phare]

Il y a pratiquement huit ans que les personnes accusées d’avoir assassiné neuf casques bangladeshis de la Mission des Nations Unies (Monusco) sont en détention. Ces derniers avaient été assassinés dans la localité de Kafe dans le district de l’Ituri en Province Orientale. Cependant, les détenus n’ont jamais été jugés. A cet effet, Me Peter Ngomo Milambo a animé une conférence de presse, lundi 22 avril au siège de la Voix de Sans Voix dans la commune de Ngaliema.

Ce face à face avec la presse avait pour objectif d’éclairer l’opinion publique sur l’évolution du dossier. Et, révéler les différents aspects liés au dysfonctionnement de la justice congolaise ainsi que les irrégularités soulevées dans la gestion judiciaire de cette affaire. Seul Germain Katanga a été cité comme étant l’auteur principal de cet assassinat. Et, le reste des personnes sont considérées comme étant des prévenus accessoires.

Vu, la détention arbitraire ou encore illégale de leurs clients, Me Peter s’est décidée à saisir le Comité des Droits de l’Homme des Nations Unies pour pouvoir analyser cette question. Car, les détenus doivent être fixés sur leur sort dans le strict respect de la loi, tel que le prévoit l’article 4 du Pacte International relatif aux droits civils et politiques, sans oublier les . dispositifs de la Constitution Congolaise sur le respect des droits humains. On note l’article 19 alinéas 1 et 2 ainsi que l’article 20 alinéa1.

Les faits

Accusés d’avoir commis des crimes contre l’humanité, Thomas Lubanga et Bede Djokaba, président et porte parole de l’Union des Patriotes Congolais sont aussi concernés dans ce dossier d’assassinat de neuf casques bleus. C’est en 2005 que le premier groupe a été auditionné et
le 07 décembre 2006 à leur lieu de détention. Une commission d’enquête a été mise sur pied pour rassembler toutes les pièces justificative.

Il sied de noter que les personnes concernées sont notamment Germain Katanga et Godas Sukpas Emery (général de brigade), Floribert Ndjabu, Pitchou Mbodina Iribi, Masudi bin Kapinga Georges (major), Lema Bahati Pelo Joël (colonel), Philémon Manono (major) et Bede Djokaba.

Où en est le dossier ?

Aujourd’hui, l’acteur principal dudit crime a été acquitté de certaines charges selon les enquêtes menées par  la justice congolaise et la Cour Pénale Internationale, bien que l’instruction continue. Alors que ceux qui sont considérés comme acteurs secondaires sont en détention à la prison centrale de Kinshasa continuent à roupiller et sans être jugé. Or, le principe «l’accessoire suit le sort du principal» en droit  fait état de l’injustice commise par la justice congolaise.

Pourquoi deux poids, deux mesures ? Quand est-ce que les autres détenus seront-ils jugés ?,  s’interroge Me Peter.  Logiquement, ces détenus devaient être entendus, jugés et libérés par
rapport à l’acteur principal.

Que pensent les avocats?

Ces militaires tués en Ituri, faisaient partie de la Monusco. Mais bizarrement, la Monusco s’est tue. Sur ce, le défenseur de ces détenus soulignent que « c’est un silence coupable ».

L’avocat des accusés conclut que le comportement qu’affiche l’Auditeur Général laisse à désirer. Il l’aurait dû instruire le dossier au niveau de la Haute Cour Militaire pour mettre fin à cette
affaire. « Ainsi il n’est pas concevable que nos clients restent en prison durant des années comme otages du pouvoir en place et ce, pour plaire à certaines personnalités ou soulager leur conscience. «Le gouvernement congolais a déjà  montré ses limites en ce qu’il  ne veut
pas juger nos clients» indique le communiqué.

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