[RFI]
(28/05/13)
Après Mary Robinson, l’envoyée spéciale de Ban Ki-moon pour la région des Grands Lacs, c’était au tour du président tanzanien, lors du sommet d’Addis-Abeba, d’appeler à des négociations entre gouvernements et groupes rebelles de la région, notamment entre Kinshasa et le M23. Le gouvernement et les rebelles doivent donc reprendre les pourparlers de Kampala. A Goma, la capitale du Nord-Kivu, on ne croit pas trop à une solution négociée, alors que la brigade d’intervention des Nations unies est en train de s’installer.
A Goma, on ne sait plus trop s’il faut croire à la guerre ou à la paix. L’appel à négocier encore est reçu avec beaucoup de scepticisme par les habitants de la capitale du Nord-Kivu, à commencer par le gouverneur de la province, Julien Paluku, qui se demande « de quoi on pourrait encore parler avec le M23 ».
Dans la population, on entend cette même question. Ici, on a vu entrer les convois de matériel de guerre de la future brigade d’intervention des Nations unies – véhicules blindés, automitrailleuses – arrivés de Tanzanie par la route en traversant le Rwanda.
Les quelques militaires tanzaniens et sud-africains déjà présents sont en train d’identifier les sites où ils vont implanter leurs camps à Goma, mais aussi dans d’autres endroits du Nord-Kivu. « Ils vont soutenir notre armée, c’est très bien », dit un commerçant du marché, mais un de ses voisins déplore que l’on dépense autant d’argent pour cette future intervention, et il argumente : « On aurait dû plutôt augmenter les soldes de nos soldats pour qu’ils se battent avec plus de vigueur pour nous ramener la paix ».