[AFP]
18/09/2013
Le « but ultime » des Casques bleus déployés en République démocratique du Congo (RDC) est d’empêcher la moindre « exaction » de groupes armés contre des civils, a déclaré mercredi le porte-parole de la mission locale de maintien de la paix de l’ONU. « Le but ultime est de prévenir, d’interdire toute forme d’exaction sur les populations civiles », a affirmé, lors d’une conférence de presse à Kinshasa, le lieutenant-colonel Prosper Basse, porte-parole militaire de la mission de maintien de la paix de l’ONU en RDC. Il répondait à un journaliste congolais ayant fait remarquer que le bilan des opérations des Casques bleus en RDC était « toujours (…) négatif ». Le colonel Basse, représentant de la Mission de l’ONU pour la stabilisation en RDC (MONUSCO), avait auparavant dressé une liste de drames s’étant produits dans l’est du pays au cours de la semaine écoulée, en dépit des nombreuses opérations menées sur le terrain par les soldats de la paix: déplacements, enlèvements et meurtres de civils dus à l’activité de groupes armés, essentiellement en Ituri et dans le Nord-Kivu. L’officier sénégalais a fait part notamment de combats entre les forces gouvernementales et les combattants du Front de résistance patriotique d’Ituri (FRPI) du 13 au 15 septembre, et de meurtres de civils commis par des miliciens du Mouvement du 23 Mars (M23). Selon lui, ce sont au total quatre personnes qui ont été tuées et quatre autres blessées, dont une grièvement, dans diverses agressions, et environ 150 personnes qui ont été déplacées par des combats autres que ceux mettant aux prises le FRPI et l’armée. L’ONU a indiqué mercredi que ces affrontements avaient fait depuis le 22 août quelque 80.000 déplacés vivant dans des conditions « précaires », et que la situation empirait. Néanmoins, les Casques bleus agissent « tous les jours avec beaucoup d’engagement et de détermination » pour atteindre leur but, a assuré le colonel Basse, faisant part également de la reddition de plusieurs dizaines de combattants de groupes irréguliers.
Formé de mutins défendant les droits des Tutsis congolais, le M23 négocie depuis le 10 septembre à Kampala, capitale de l’Ouganda, avec le gouvernement congolais.
Alors qu’ont lieu à Kinshasa des « concertations nationales » destinées à sortir le pays de la crise mais boudées par la majeure partie de l’opposition, une dizaine de groupes armés actifs dans l’est ont demandé lundi à y être invités.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a souligné le 12 septembre que la sécurité restait « précaire » dans l’est de la RDC.
Le colonel Basse a estimé d’autre part que les milices Maï-Maï Gédéon et Maï-Maï Bakata Katanga, qui sévissent au Katanga (sud-est), étaient encore « très nuisibles ».
« C’est une préoccupation majeure que la MONUSCO prend en compte » et à laquelle elle « est déterminée à mettre un terme », a-t-il déclaré.
Présente dans le pays depuis 1999, la MONUSCO est la plus grosse opération de maintien de la paix de l’ONU au monde.
Elle est régulièrement critiquée par la population congolaise pour la faiblesse de ses résultats, surtout depuis l’occupation pendant quelques jours en novembre de la ville de Goma, capitale du Nord-Kivu, par le M23.