[Le Potentiel]
2 Octobre 2013
La MONUSCO juge « tendu et volatile » le climat sécuritaire dans le district d’Ituri (Province Orientale) à la suite des combats intermittents opposant les militaires des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) aux miliciens du Front de résistance patriotique de l’Ituri (FRPI) au sud du territoire d’Irumu. « Ces affrontements constituent pour la Force de la MONUSCO une source de préoccupation sécuritaire additionnelle, compte tenu du flux important de populations civiles déplacées par les combats, mais aussi et surtout, du fait de la difficulté à distinguer les civils non armés des miliciens du FRPI qui ont pris l’option stratégique de se fondre au sein des populations déplacées pour échapper à l’offensive des forces gouvernementales », a déclaré le porte-parole militaire de la MONUSCO, le colonel Félix Prosper Basse, au cours du point de presse hebdomadaire.
Il a indiqué que la Force de la MONUSCO et les FARDC ont poursuivi leurs opérations conjointes dénommées «Iron Stone» (Pierre d’acier), «Eagle claw» (les serres de l’aigle) et « Tiger Punch» (Coup de patte du tigre).
Ces opérations ont été lancées dans le district d’Ituri respectivement le 20 octobre 2007, le 30 avril et le 23 juillet 2013 « dans le but de neutraliser les activités des miliciens du FRPI actifs dans la collectivité de Walendu Bindi, de faciliter le redéploiement des troupes gouvernementales dans les régions situées au sud du territoire d’Irumu, d’y étendre l’autorité de l’Etat et de mettre également un terme aux activités des forces négatives présentes dans le territoire d’Aru ».
Selon Félix Prosper Basse, les combats se sont poursuivis le 25 septembre 2013 entre les troupes des FARDC et les insurgés du FRPI « qui ont ainsi permis aux militaires congolais de capturer Bavi et de conquérir par la même occasion les localités de Gety et d’Aveba ».
Le 26 septembre 2013, « les FARDC ont repoussé avec succès les attaques lancées par les éléments du FRPI contre leurs troupes déployées dans les localités de Rusinga et Chekele », a-t-il précisé.
Déplacement quotidien des populations
Le porte-parole militaire de la MONUSCO a signalé que « les combats ont atteint la région de Kabona, située à 6 kilomètres au sud d’Aveba, et ont provoqué le déplacement des populations locales habitant les localités d’Aveba, Badzanga et Modiro ».
Ces affrontements, qui ont fait « sept rebelles du FRPI tués, cinq au cours des combats à Aveba et Kabona, deux à Chekele, un autre appréhendé et la base des rebelles d’Aveba détruite », provoquent de manière quotidienne le déplacement des populations dans les régions situées au Sud du territoire d’Irumu, notamment celle de Bogoro.
Selon le colonel Félix Prosper Basse, le 1er bataillon Bangladais de la Force de la MONUSCO « surveille étroitement les conditions de vie de ces personnes déplacées tout en facilitant leur accès aux ONG, notamment +Intersos+, +Save the Children+ et +Ades+ ».
Des patrouilles intensives de domination de terrain ont été lancées à partir des postes opérationnels déployés dans le secteur, notamment celui de Bogoro, vers les localités de Lagabo, Lakpa, Soke, Monobi, Gety, Sorodo, Kazana, « dans le but d’interdire toute exaction contre les populations civiles et assurer leur protection ».