La classe politique congolaise a exprimé, dimanche, ses attentes sur le discours que va prononcer mercredi 23 octobre le président Joseph Kabila devant les deux chambres du parlement réunies en congrès. Ce discours sera la réponse du chef de l’Etat congolais aux conclusions des concertations nationales. Le MLC de Jean-Pierre Bemba attend des décisions qui faciliteraient l’implication de tous dans la gestion du pays. La majorité espère des mesures pour éradiquer les groupes armés.
« Nous voulons que le chef de l’État puisse lancer des signaux forts et dire que la République appartient à tout le monde », a affirmé Thomas Luhaka, secrétaire général du MLC.
« Jusque là, on a le sentiment que dans la pratique politique au Congo, l’État est géré par des groupes à tour de rôle. Ce sont des groupes qui s’accaparent de l’État et le gère pour leurs intérêts propres. On l’a vu avec la 2e République, M’zee est aussi venu avec ses lieutenants et aujourd’hui, la MP et le président Kabila ont privatisé l’État », s’est indigné Thomas Luhaka.
Côté Majorité présidentielle, Gaston Musemena, secrétaire exécutif national du PPRD pense que le chef de l’Etat devra s’inscrire notamment dans la voie de l’ouverture politique, de la libération d’une certaine catégorie des détenus, de l’éradication définitive des groupes armés et de la poursuite du processus démocratique.
« En ce qui concerne l’amélioration de la gouvernance du pays, le chef de l’État devra voir comment matérialiser l’ouverture politique souhaitée par l’ensemble de la population congolaise », affirme Gaston Musemena.
« Quant à la question des groupes armés, il [Joseph Kabila] devra prendre une résolution ferme pour que plus jamais ces groupes n’existent, et que tous ceux qui ont pris l’option de malmener les citoyens congolais soient châtiés conformément à la loi », espère ce cadre de la majorité.
Il souhaite également que les personnalités arrêtées pour des raisons diverses soient relaxées pour favoriser la cohésion nationale. Mais aussi poursuivre la mise en œuvre de la décentralisation et du processus démocratique.
Les concertations nationales ont été convoquées par le chef de l’Etat pour créer la cohésion nationale face à la crise persistante dans l’est de la RDC. Elles visent aussi à trouver les moyens de restaurer l’autorité de l’État sur l’ensemble du pays et à impulser le développement.