Conférence Finale du Projet Usalama

Une vue des participants à la Conférence finale
Une vue des participants à la Conférence finale

Le  Réseau pour la Réforme du Secteur de Sécurité et de Justice, le Centre pour la Gouvernance,   l’Institut de la Vallée du Rift et la Fondation OSISA ont organisé la conférence finale du Projet Usalama  sur la thématique : « Comprendre les groupes armés congolais » ce 04 novembre 2013 à l’Hôtel Sultani, à Kinshasa.  Ces assises présentent les conclusions finales des recherches menées sur les groupes armés dans le cadre de ce projet

98 participants issus des ambassades, du Ministère de l’Intérieur, de la Défense, du Mécanisme de suivi de l’accord-cadre, d’Eupol, d’Eusec, du Programme SSAPR, de la Coopération Britannique, de la Société Civile dont le RRSSJ et le Centre pour la Gouvernance  ont pris part à cette conférence.

Au cours de cette rencontre, quelques membres du Projet Usalama  notamment  Jason Stearns, Koen Vlassenroot et Judith Verweijen,  ont présenté les conclusions  des recherches menées sur terrain.

Jason Stearns, Directeur du projet Usalama RVI  a présenté les buts et les conclusions des recherches  du Proiet Usalama.

Le  projet Usalama (du mot swahili salama qui signifie paix et sécurité) vient adresser  le problème épineux de la violence et de la persistance des groupes armés y compris les FAEDC à l’Est de la RDC.  Son objectif aider le Gouvernement et la Communauté  internationale à comprendre l’historique des groupes armés, leur soutien, qui les contrôlent.

Il a évoqué quelques causes de l’existence des groupes armés, notamment :

          La faiblesse de l’Etat,

          L’intérêt des élites (homme politique, officier militaire, homme d’affaire),

          L’ingérence du Rwanda,

          Les conflits locaux (fonciers), etc.

Les grandes conclusions du projet sont :

          La paix est créée sur fond de guerre depuis l’accord global et inclusif de Sun City,

L’existence des groupes armés nationaux et étrangers,

          Les succès  du CNDP et M23 ont eu un effet multiplicateur sur la violence à l’Est de la RDC,

          La création d’un réseau des groupes armés,

        Beaucoup de groupes armés tirant leur origine des communautés se sont détachés de ces communautés, ils se tournent de plus en plus vers l’élite (députés, officiers militaires, hommes d’affaire…).

        

Jason Stearns  s’est  également appesanti sur le cas du CNDP et du M23

Koen Vlassenroot  pour sa part, a exposé sur les  Raïa Mutomboki  et   Judith Verweijen s’est penchée sur les FARDC.

Le CNDP et le M23

Au lendemain de la signature de l’accord globale et inclusif de Sun City, les troupes des belligérants sont intégrées dans les forces armées de la RDC. Malheureusement, l’échec de cette intégration va créer  des antagonismes  au sein de cette armée.  La population et les politiciens tutsi congolais qui se sentaient protégés sous la rébellion du RCD, vont connaître des massacres pendant la transition.  Nkundabatware, officier  tutsi congolais des FARDC, qui a évolué dans le Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD) et deux officiers supérieurs vont faire défection. En 2005, la CPI va lancer un mandat international contre lui. Il va créer la Synergie  Nationale pour la Paix et la Concorde qui va  aboutir  le 26 juillet 2006 au Congrès National pour la Défense du Peuple (CNDP).  Ce mouvement va plusieurs fois tenté de déstabiliser le Gouvernement de Kinshasa.

Ces milices sont constituées de la communauté tutsi congolaise, elles ont été créées pour  raison de protection des populations tutsi  qui sont privilégiées  mais discriminées et de leurs intérêts politiques et économiques.

 Le CNDP est conduit par Nkundabatware qui sera remplacé par Bosco Ntanganda après son arrestation au Rwanda.   Le 23 mars 2009 un accord  de paix sera signé entre le Gouvernement de la RDC et le Rwanda.  Le CNDP sera dissout et les miliciens seront intégrés dans les FARDC.

Le M23 explique sa mutinerie par le fait que Kinshasa n’avait pas respecté l’accord du 23 mars 2009.

Le M23 est caractérisé par ces  échecs. Ces miliciens ont perdu l’appui des communautés tutsi du Nord-Kivu.

 

Les Raïa Mutomboki

 

Raïa Mutomboki ou militaires fâchés sont soutenus par des chefs coutumiers qui leur donnent des fétiches. Ils sont créés pour protéger la population face aux actes criminels des FDLR. Une nouvelle attaque des FDLR et l’indifférence de la MONUC  va entraîner de nombreux civils à intégrer les Raïa Mutomboki.

 

Ce mouvement  désorganisé, indiscipliné arrive avec beaucoup de volonté à destabiliser les FDLR de leurs anciens fiefs. Preuve qu’avec la volonté l’on peut arriver à éradiquer les groupes armés.

Facteurs caractéristiques de ce groupe :

          Mobilisation massive des troupes,

          Structure de pouvoir coutumier,

          Ce groupe résulte des dysfonctionnements du processus de pacification en RDC,

 Absence de l’Etat dans les territoires ruraux.

 

Les Raïa Mutomboki se sont déviés de leur mission d’autoprotection locale en exerçant des abus sur la population (taxes). Les leaders locaux doivent se repositionner.

 

Les Forces Armées de la RDC

 

On retrouve les FARDC partout en RDC actuellement.  A leur actif on a enregistré des avancées notamment dans le renforcement des moyens logistiques, le changement de comportement,…

Ce qui démontre qu’avec davantage de volonté les FARDC peuvent faire encore mieux.

Ecueils dans la gestion des FARDC

          Les FARDC ont besoin d’un renforcement de capacité pour une diversité opérationnelle (question politique).

 

          L’aspect Gestion des Ressources humaines pose problème, les conditions sociales des militaires sont précaires

 

          Le rapprochement civilo-militaire,

 

          L’échec de la politique d’intégration/ brassage des groupes armés au sein de l’armée.

 

Dès la naissance des FARDC après l’Accord global et inclusif règne un climat de défiance entre les anciens belligérants  au sein de l’armée.  

 

La politique d’intégration garantit l’impunité aux seigneurs de guerre qui très vite se mutinent de nouveau pour faire pression sur la Gouvernement. Ceux qui restent dans l’armée se voient diriger par les rebelles d’hier.  Ceci entame la discipline dans l’armée.

 

Consolider les gains  et l’étendre à toute l’armée demeure un défi pour les FARDC.

 

Eu égard à ce qui précède, les intervenants ont émis desperspectives d’avenir :

 

          Il faut des poursuites judiciaires contre les députés qui soutiennent les groupes armés,

          Il faut combattre les groupes armés en les priorisant M23 puis FDLR,

        Que la Communauté internationale abandonne l’option technocratique et s’attèlent à r soudre les problèmes politiques profonds,

          Il faut restaurer l’autorité de l’Etat,

          Créer un Etat redevable à la population,

          Réformer l’appareil judiciaire,

          Soutenir le processus de réforme foncière,

          Investir dans la réconciliation intercommunautaire,A

          Réformer l’armée,

          Ne plus intégrer les groupes armés les groupes armés déjà intégrés.

Cette activité a été organisée en prékude d’un atelier national sur l’accord-cadre de la paix, la sécurité et la coopération  en RDC dans le contexte de la problématique des groupes armés le 5 et le 6 novembre dans la salle de réunions d’OSISA.

 

 


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A propos de l'auteur : Malou

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