En RDC, un contexte favorable pour mieux protéger les enfants affectés par les conflits

 


[L’Avenir]

27 novembre 2013

 

A l’issue d’une visite de sept jours en République démocratique du Congo (RDC), Leila Zerrougui, la Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés, a déclaré qu’à ce moment important du processus de paix à l’est de la RDC, il faut saisir toutes les opportunités afin de mieux protéger les enfants affectés par la violence liée aux conflits.

« Le recrutement d’enfants est un fléau qui affecte l’est de la RDC depuis trop longtemps. Avec la reddition du M23 et d’autres groupes armés, il est de notre devoir d’apporter l’aide nécessaire aux enfants pour leur permettre de retrouver leurs familles, reprendre le chemin de l’école et aspirer à un futur meilleur. Les citoyens de la RDC réclament la paix. J’appelle tous les groupes armés à déposer immédiatement les armes et à libérer les enfants qui se trouvent dans leurs rangs », a déclaré la Représentante spéciale.

Mme Zerrouguia rencontré les autorités nationales, provinciales et locales à Kinshasa, Goma, Rutshuru et Béni pour évaluer la situation des enfants affectés par les conflits armés, renforcer le dialogue avec les autorités congolaises et assurer la mise en œuvre du plan d’action signé en Octobre 2012 par le gouvernement de la RDC pour mettre fin et prévenir le recrutement et l’utilisation d’enfants dans les forces armées de la RDC, ainsi que la violence sexuelle.

La Représentante spéciale était accompagnée par Barbara Bentein, la représentante de l’UNICEF en RDC. Toutes les activités ont été organisées par l’UNICEF et la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO).

 

Mise en œuvre du plan d’action

Depuis la signature du plan d’action, des centaines d’enfants ont été libérés grâce au renforcement de la coopération entre le gouvernement et les Nations Unies. « Je reconfirme l’engagement des autorités congolaises à poursuivre leurs efforts en vue de mettre fin à toute association d’enfants avec leur armée. Il nous reste néanmoins des défis à relever pour consolider les progrès déjà réalisés, les inscrire dans la durée et assurer la stabilité.

Pour ce faire, le gouvernement doit faire preuve de volonté politique pour renforcer l’autorité de l’État ainsi que le système judiciaire. Le gouvernement doit aussi prévoir des ressources adéquates dans le budget de l’état pour pérenniser l’appui des Nations Unies et de ses partenaires », a déclaré la Représentante spéciale.

 

Les enfants associés à des groupes armés et victimes d’autres violations graves

Malgré ces progrès, la Représentante spéciale a pu constater que les enfants continuent d’être directement associés à des groupes armés ou victimes d’autres violations graves des droits de l’enfant, tels que le meurtre, les mutilations, les enlèvements et la violence sexuelle. Ces enfants sont parfois arrêtés et détenus sans accès à la justice en raison de leur association avec les groupes armés.

« Le gouvernement a manifesté sa détermination à faire en sorte que les responsables de crimes graves envers les enfants, quelle que soit leur affiliation, ne soient pas intégrés dans les forces armées nationales et répondent de leurs actes devant la justice. A cet effet, la coopération régionale dans la lutte contre l’impunité est essentielle pour mettre fin au cycle de la violence dans l’est de la RDC », a déclaré Mme Zerrougui.

 

Enfants non accompagnés victimes du conflit armé en RDC

La Représentante spéciale salue le transfert par les autorités ougandaises aux partenaires des Nations Unies d’enfants congolais non accompagnés victimes du conflit armé en RDC.

Entre mai 2012 et Novembre 2013, l’Organisation des Nations Unies et ses partenaires ont identifié un nombre important d’enfants étrangers non accompagnés victimes du conflit dans l’est de la RDC.

« Tous les gouvernements concernés doivent coopérer avec l’ONU et ses partenaires pour faciliter la réunification de tous les enfants victimes du conflit armé dans l’est de la RDC, quelle que soit leur nationalité, leur statut ou le lieu où ils se trouvent », a déclaré Mme Zerrougui.

La protection des enfants doit être une des priorités dans le dialogue en cours et les mesures adoptées pour construire une paix durable dans la région. La Représentante spéciale accueille favorablement la campagne « Zéro enfant soldat dans la région des Grands Lacs » annoncée la semaine dernière par la Conférence Internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) et se tient prête à travailler avec eux sur le sujet.

 

Protéger l’éducation

Dans l’est de la RDC, le droit à l’éducation des enfants a été compromis par le pillage et la destruction de nombreuses écoles. Dans ses efforts de reconstruction, le gouvernement devrait faire de la réhabilitation des écoles une priorité. L’éducation est le pilier des mesures de prévention de la violence. C’est le début d’un avenir meilleur pour les enfants, leurs communautés et le pays.

 

Réintégration

Libérer les enfants associés aux groupes armés est essentiel, mais c’est aussi le début d’un long parcours pour reconstruire leur vie. L’UNICEF et ses partenaires jouent un rôle clé en appuyant le gouvernement pour aider les enfants affectés par les conflits à retrouver leur enfance, retourner à l’école et reprendre une vie normale avec leurs familles.

« L’ONU est prête à travailler avec les autorités congolaises pour développer un plan national de démobilisation qui assurera la planification et les ressources adéquates pour la réintégration des enfants. »

La Représentante spéciale et les Nations Unies en RDC renouvellent leur engagement à soutenir la RDC pour assurer la protection des enfants et les aider à bâtir un avenir meilleur.

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A propos de l'auteur : Rédaction

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