RDC: opération « coup de poing » contre les voyous de Kinshasa

 

 

[AFP]

26/11/13

 

La police de Kinshasa a lancé une opération « coup de poing » pour combattre le banditisme de jeunes désœuvrés, surnommés les « kuluna », auteurs de meurtres, d’agressions et de vols d’habitants de la capitale congolaise, a-t-on appris de sources concordantes. L’opération « va se terminer le 15 février. (…) Nous avons une cartographie des foyers criminogènes », a déclaré à l’AFP le colonel de police Pierre Mwana Mputu. Les « kuluna » arpentent les rues en groupe, sous l’emprise de drogue ou d’alcool. Ils dérobent avec violence des téléphones portables, sacs et bijoux. Ceux qui résistent risquent d’être victimes de coups portés parfois avec des machettes. Plusieurs habitants ont été tués dans ces violences. « Ce phénomène a pris de l’ampleur, c’est comme s’il n’y avait pas d’Etat », a expliqué le colonel Mwana Mputu, ajoutant que cette opération avait été ordonnée par le président Joseph Kabila qui souhaite « assainir la ville ». Les habitants de Kinshasa, ville de quelque 10 millions d’habitants qui vivent dans une grande pauvreté dans leur grande majorité, ont été appelés à dénoncer les « kuluna », qui comptent dans leurs rangs des enfants de policiers et de militaires. Les enfants d’agents des forces de l’ordre ne seront pas épargnés, a promis le colonel Célestin Kanyama, qui dirige cette opération. « Si votre enfant est arrêté, le traitement sera identique à celui infligé aux civils », a-t-il martelé lors d’une tournée dans les casernes, menaçant les parents de poursuites judiciaires. Dans les rues de Kinshasa, des policiers, pour certains cagoulés, arrêtent les bandits, qui doivent ensuite être jugés. La télévision publique a diffusé des images montrant des dizaines de jeunes – dont des femmes – menottés à l’aide de tissu.

« Les kuluna tuent parfois des femmes enceintes sans raison. Ils saccagent même les stands des vendeuses de beignets, de pain », dénonce une Kinoise.

Des habitants ont affirmé que la police avait tué plusieurs « kuluna », parfois devant leur domicile. Des organisations des droits de l’Homme de Kinshasa ont déclaré à l’AFP qu’elles avaient entendu parler d’assassinats sans toutefois pouvoir les confirmer.

Le colonel Mwana Mputu a formellement démenti ces accusations, et souligné que s’il y avait « dérapage » il y aurait des « sanctions ». Reste que des « kuluna » notoirement connus ont changé d’apparence pour échapper à la police, rasant leurs locks et délaissant leur débardeur et leur jeans arrivant à mi-fesses.

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