(Radio Okapi)
Le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, a appelé mercredi 26 février les ONG réclamant l’arrestation et le transfert à la Cour pénale internationale (CPI) du président soudanais Omar El-Bechir, à la compréhension. Près de quatre-vingt-dix ONG avaient demandé quelques heures plus tôt au gouvernement congolais de livrer à la cour le chef d’État soudanais présent à Kinshasa pour le sommet du Comesa. Il est visé par un mandat d’arrêt international pour plusieurs crimes. Pour le porte-parole du gouvernement, les obligations internationales prises par la RDC sont aussi contraignantes que ses engagements en tant que membre du statut de Rome, fondateur de la CPI.
«Tout ce que nous demandons à ces ONG, c’est de prendre acte que la République démocratique du Congo, leur pays, a des obligations vis-à-vis de l’organisation régionale, Comesa, qui a invité le président El-Bechir à venir participer à un sommet à Kinshasa», a-t-il expliqué.
Lambert Mende a aussi rappelé les obligations de la RDC envers l’Union africaine, «qui a pris une position très claire vis-à-vis des mandats émis contre les chefs d’État africains en exercice».
«Donc, nous sommes là face à une contrariété majeure déjà suffisamment difficile. Je pense que ce n’est pas le lieu de provoquer des polémiques. Nous demandons la compréhension des uns et des autres», a plaidé le porte-parole.
Omar El-Bechir est recherché par la CPI pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide. La cour l’accuse d’avoir commis ces crimes en 2003 au Darfour, région soudanaise alors en rébellion contre Khartoum.
Mercredi matin, près de 90 ONG de défense des droits de l’homme avaient déposé une plainte au Parquet général de la République, désapprouvant l’invitation de M. El-Bechir à participer au sommet du Comesa qui se tient à Kinshasa.
Écoutez Sylvain Lumu, le secrétaire exécutif de la Ligue des électeurs. Son organisation réclame aussi l’arrestation d’Omar El-Bechir.