Les ADF/NALU enlèvent 4 personnes à Eringeti

(Forum des as)

150 GI américains de plus et des avions d’attaque déployés à Kampala pour la traque de Joseph Koni de la LRA dans la région

Les islamistes ougandais de l’ADF/NALU ne sont pas du tout enterrés. Ils l’ont prouvé dimanche dernier à Eringeti, 57km de Beni-ville, où ils ont attaqué un village et emmené de force 4 habitants. Sur les 4, ils ont libéré deux qui étaient blessés par balles. Ce qui fait au total un nombre de 897 otages qui sont entre leurs mains.

Cet épisode de la réapparition des ADF/NALU avec attaque d’un village et une nouvelle prise d’otages a provoqué un sentiment de panique et la psychose dans tout le territoire de Beni, leur zone de prédilection où ils ont opéré pendant des années et fait prisonniers 895 personnes jusqu’à leur déroute par les Fardc.
La paix est donc encore loin dans Beni-Territoire où d’aucuns avaient vite fait de vendre la peau de l’ours sans l’avoir abattu. L’équation de la sécurité reste entière. Alors que les principaux bastions des ADF dans la région de Kamango ont été détruits par les Fardc. Mais le fait que ces éléments n’étaient pas tous tués et que par contre, ils ont fondu en forêts ou sur le massif Ruwenzori rend aléatoire la sécurité de la contrée.
Dès lors, l’attaque de dimanche à Eringeti et la nouvelle prise d’otages étaient donc prévisibles. Les Fardc marquent ce vaste territoire par une imposante présence surtout pour les points stratégiques. Mais cela exige des effectifs en grand nombre en cantonnement permanent dans ce secteur pour contrer tout assaut des ADF/NALU.
Le dernier s’est conclu par deux otages. C’est trop. Qu’en serait-il du prochain ? C’est cela que les Fardc doivent à tout prix éviter. Au moment où ce groupe des extrémistes ougandais des ADF/NALU qui avait installé la terreur noire dans la région de Beni-Territoire est presque démantelé, un autre, la LRA du sinistre Joseph Koni, qui commet des horreurs indicibles dans la région centrale autour de la RCA, Rdc, Sud-Soudan et Ouganda continue sa croisade de terreur. Le week-end, Washington vient d’ajouter 150 GI, des commandos-A, de montagne, ce sont les hommes des forces spéciales américaines parmi les mieux entraînés de la planète pour des opérations de traque contre des cibles dangereuses comme Ben Laden d’Al Qaïda.
Leur cible, c’est bien l’Ougandais Joseph Koni, qui a commis de pires crimes dans la région et qui est sous mandat d’arrêt de la CPI. Les 150 GI viennent s’ajouter aux 100 autres qui sont déjà à pied d’œuvre dans la traque contre Koni.
Les 150 sont venus avec des avions d’attaques capables d’opérer de jour comme de nuit et qui sont en attente à l’aéroport d’Entebbe, près de Kampala, en Ouganda. Là c’est le côté armada déployée par l’Oncle Sam pour la détection électronique par satellite et la capture à la minute du « Wanted » qui n’est autre que l’Ougandais Joseph Koni de la LRA.
Côté pécuniaire, Washington rappelle bien qu’il met en jeu une cagnotte de 5 millions Usd pour toute information pouvant conduire à la localisation de la cachette de Koni. Toutefois, il sied de relever que ce n’est pas aujourd’hui que ce dispositif tactique qui vient seulement d’être renforcé de 150 GI de plus et des avions de combat est mis en place.
Les 100 premiers commandos des forces spéciales américaines sont arrivés dans la région depuis 2008, au cours du premier mandat de Barack Obama, voilà 6 ans déjà. La récompense de 5 millions Usd aussi qui moisit dans les coffre-fort du commandement depuis 6 ans.

DEGRE DE DANGEROSITE DE LA LRA
Pourtant, malgré tous ces moyens militaires impressionnants, Joseph Koni n’a jamais été localisé. Lui et ses hommes continuent à sévir dans la région surtout en RCA et au Nord-Kivu. Heureusement qu’ils avaient été chassés de la Province Orientale par les Fardc. Autrement aujourd’hui la Communauté internationale allait briller dans des leçons de gouvernance à Kinshasa en l’accusant d’être incapable d’instaurer l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du pays.
La traque contre les ADF/NALU dont le degré de dangerosité est supérieure à celle de la LRA de Joseph Koni dans la mesure où ils disposaient d’une grande force en hommes et en armes lourdes concentrée sur une petite région dans la vallée du Ruwenzori.
Alors que la force de la LRA est dispersée sur une grande région composant 4 pays, ce qui réduit sa capacité de nuisance car, devant évoluer en petits groupes susceptibles d’être neutralisés facilement car ne pouvant transporter un armément impressionnant comme celui des ADF/NALU qui avait même monté une petite fabrique des bombes artisanales, avant d’être démantelée par les Fardc.
Malgré tous les moyens dont disposent les GI, les hommes de la LRA continuent à courir. Rien n’indique qu’on leur mette le grappin dessus demain ou après- demain. Que viendraient faire les 150 GI de plus là où les 100 premiers n’ont rien vu ? Et les avions-radars ? Seront-ils efficaces contre quelqu’un qui évolue certainement dans la population et qui n’utilise sans doute pas les moyens de communications modernes détectables par des avions radars ?
Ces difficultés montrent combien la traque de ces groupes armés étrangers ougandais ou rwandais dans la région est hypothétique. Les commandos américains en font l’amère expérience.
C’est le même problème auquel seront confrontées les Fardc lorsqu’ils vont commencer la traque des FDLR, ces rebelles hutu rwandais qui connaissent très bien les collines et surtout les forêts tropicales denses du Nord-Kivu. Hier Russ Feingold, l’Emissaire spécial de Barack Obama dans les Grands-lacs en a appelé à leur démantèlement immédiat. Il estime qu’il serait injuste pour la Brigade d’intervention de la Monusco de ne pas anéantir ce groupe dans le plus bref délai.

 

 

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A propos de l'auteur : Adeline Marthe

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