(RFI)
Le président Kabila quittera-t-il le pouvoir en 2016 à la fin de son deuxième mandat ? La question est de nouveau au centre des débats. Depuis que RFI a eu vent d’une proposition de plusieurs cadres du parti au pouvoir. Le principe est simple : modifier le mode de scrutin pour la présidentielle. Un scénario qui n’a pas encore été présenté officiellement au Parlement mais qui a fait l’effet d’un pavé dans la mare…
La proposition des proches de Kabila s’inspire des modèles sud-africain et angolais. Elu au suffrage indirect par le Parlement, le président sortant pourrait alors se représenter puisque le système de désignation du chef de l’Etat aurait changé. L’occasion pour Joseph Kabila de prétendre à deux nouveaux mandats.
Tout cela relève pourtant pour l’instant de l’hypothèse. Mais du côté de l’opposition, imaginer que le mode d’élection du président puisse être modifié fait déjà l’effet d’une bombe. « C’est totalement anticonstitutionnel, s’indigne Martin Fayulu, député et membre de la coalition d’opposition Sauvons la RDC. Notre Constitution le dit : on ne peut pas toucher au suffrage universel. Le président est élu pour un mandat de cinq ans, renouvelable une seule fois. Tout ce que ses amis proposent… Comment cela peut-il coller avec la Constitution ? »
Pour les centristes, il est encore trop tôt pour s’inquiéter. « Aujourd’hui, la majorité peut se réunir pour dire qu’elle veut que Kabila continue, tempère Augustin Kikukama, président de la coalition des centristes. Que la majorité apporte cette hypothèse devant le Parlement et là, cela deviendra sérieux. Les organisations politiques sérieuses pourront alors agir. Pour l’instant, on ne peut pas commencer à s’alarmer d’hypothèses et de réunions d’une famille politique. »
L’opposition, elle, préfère agir que réagir. Mercredi, plusieurs partis ont convoqué la presse. Objectif : montrer que la société civile est mobilisée et ne laissera pas passer un nouveau mandat pour le président Kabila.