(Le Potentiel)
Désiré-Israël Kazadi, directeur de l’organisation de défense et de promotion de la liberté de la presse en République démocratique du Congo, Freedom for journalist (FFJ), a été agressé samedi 15 mars 2014 à 19heures (locale) sur la route « Prince de Liège», entre le lycée Shaumba et le camp lieutenant colonel Kokolo, dans la commune de la Gombe, à Kinshasa alors qu’il quittait son bureau pour son domicile à bord de son véhicule qui a été pris pour cible par ses agresseurs.
Selon les passants qui ont vécu l’insupportable scène et qui ont témoigné, quatre personnes non autrement identifiées avaient profité d’un bouchon créé à l’endroit pour interpeller le directeur de FFJ qui a été tiré de force du volant de son véhicule. Ils lui ont demandé pourquoi «il justifiait l’injustifiable dans les médias en prenant faits et cause pour l’ennemi» avant de le brutaliser et le passer sauvagement à tabac. Ce défenseur des droits civils et politiques des journalistes a reçu des coups de poings au visage et à l’abdomen et s’en est tiré avec une lèvre enflée et le visage tuméfié au flanc gauche. L’un des hommes qui l’ont agressé a dégainé un revolver avant de menacer de l’achever. Entretemps, l’un des pneus de sa voiture a été dégonflé à l’aide, sans doute, d’un instrument contondant. L’activiste a eu la vie sauve grâce à deux autres personnes qui sont sorties d’un manguier en face du lycée Shaumba et qui se sont interposées pour le retourner, saignant, dans son véhicule. Le directeur de l’une des principales organisations de défense de la liberté de la presse dans le pays a été conduit dans un établissement hospitalier où il a été soigné.
L’opinion se rappellera que M. Kazadi avait dénoncé, dans les médias, l’interpellation et l’emprisonnement du journaliste Eliezer Tambwe mercredi 12 mars 2014 pour avoir réalisé, dans l’enceinte de la cour suprême de justice, un reportage sur l’opposant Diomi Ndongala, poursuivi pour viol sur mineurs.
La lutte pour une presse libre et indépendante en RDC que mène depuis un lustre FFJ est fondée sur une base légale et chercher à supprimer la vie d’un compatriote dévoué à la cause pour des médias non inféodés à la botte des politiques est une vraie, réelle et sérieuse menace à la démocratie.
Des messages téléphoniques le menaçant sont généralement enregistrés depuis que FFJ avait publié le rapport 2013 sur l’état de la liberté de la presse préoccupant dans le pays et comparé l’est de la RDC au Nord malien.
«Au nom de l’organisation FFJ, nous dénonçons l’agression dont a été victime le Directeur de FFJ et nous nous réservons le droit d’aller en justice contre inconnus pour voies des faits», a déclaré un membre du département d’assistance judiciaire de FFJ, qui a requis l’anonymat.
Fait à Kinshasa, le 17 mars 2014
Freedom for journalist