(Le Phare)
Dans le cadre de son mandat tel que défini dans la Résolution 2098 du Conseil de sécurité des Nations Unies, le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme (BCNUDH) en République démocratique du Congo (RDC) assure une surveillance étroite de la situation des droits de l’homme à travers le territoire congolais et procède à des analyses des tendances relatives à la situation des droits de l’homme dans ce pays. Hier mercredi 5 mars 2014, au cours du point de presse hebdomadaire de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation du Congo(Monusco), le BCNUDH, par l’entremise de son responsable Campbell, a révélé des informations sur ces tendances.
A l’en croire, au cours du mois de janvier 2014, le BCNUDH a enregistré 173 violations des droits de l’homme sur le territoire de la RDC, ce qui représente une diminution par rapport au mois de décembre 2013, au cours duquel 200 violations des droits de l’homme avaient été enregistrées par ce bureau. Les types de violations des droits de l’homme les plus rapportés sont les atteintes au droit à l’intégrité physique suivies par les atteintes au droit à la liberté et sécurité de la personne, les atteintes au droit à la propriété et finalement les atteintes au droit à la vie.
Les provinces les plus touchées, au mois de janvier 2014, ont été le Nord-Kivu et la Province Orientale.
Quant aux principaux auteurs des violations des droits de l’homme enregistrées par le BCNUDH au cours de ce même mois de janvier 2014, il appert que ce sont les militaires des Forces armées de la RDC (FARDC), qui seraient responsables de près de 36% du nombre total des violations des droits de l’homme enregistrées, tandis que les agents de la Police nationale congolaise (PNC) seraient responsables d’environ 27% du nombre total des violations des droits de l’homme enregistrées.
Les combattants des groupes armés seraient responsables, quant à eux, d’environ 28% du nombre total de violations des droits de l’homme enregistrées par le BCNUDH, au cours du mois de janvier 2014.
Le BCNUDH a noté avec préoccupation, en janvier 2014, la persistance des violations des droits de l’homme à l’encontre des défenseurs des droits de l’homme et des journalistes. Au cours du mois de janvier 2014, selon les informations mises à la disposition du BCNUDH, au moins sept agents de la PNC et 12 militaires des FARDC ont été condamnés pour des actes constituant des violations des droits de l’homme.
Il est également à noter que les enquêtes menées par les autorités judiciaires, avec l’appui de la MONUSCO et du BCNUDH sur les allégations de violations aux droits de l’homme commises dans le contexte des opérations militaires menées par des militaires des FARDC contre les combattants du Front de résistance patriotique de l’Ituri (FRPI) depuis août 2013, ont résulté dans l’arrestation de 18 officiers et militaires des FARDC accusés d’avoir commis des violations des droits de l’homme dans ce contexte. Sur les 18 officiers et militaires arrêtés, quatre auraient été libérés le 11 février 2014, pour insuffisance d’éléments à charge. « Ces informations sont régulièrement partagées avec les autorités congolaises, afin qu’elles prennent les actions nécessaire, en vue de traduire en justice les auteurs des violations des droits de l’homme documentées par le BCNUDH, seront présentées de manière mensuelle à la conférence de presse hebdomadaire des Nations Unies » a rassuré Campbell.