Alexandre Luba Ntambo échappe à l’interpellation de l’Assemblée nationale

(Le Potentiel)

Retard dans la réforme des FARDC

Le vice-Premier ministre, ministre de la Défense nationale, Alexandre Luba Ntambo, a échappé de justesse à une interpellation de l’Assemblée nationale.

 

Le choc frontal envisagé à l’Assemblée nationale entre le député national Juvénal Munubo et le vice-Premier ministre, ministre de la Défense nationale et des Anciens combattants, Alexandre Luba Ntambo, n’aura pas lieu.

La deuxième partie de la séance plénière du vendredi 18 avril, décrétée à huis clos dans la salle des Congrès du Palais du peuple, a abouti à l’inopportunité de cette démarche.

D’après les informations obtenues dans les couloirs de l’Hémicycle, les députés de la Majorité présidentielle ont brandi le caractère stratégique du domaine de la Défense nationale, se liguant tous derrière le rejet de cette interpellation.

La réforme de l’armée est « une question très sensible », relevant de la compétence du seul commandant suprême des Forces armées de la République démocratique du Congo, s’est-on défendu dans les rangs de la Majorité. Certains ont estimé que l’armée n’est pas comme la police pour faire l’objet d’un débat public.

D’autres ont soutenu le fait qu’on ne peut pas engager un débat sur la réforme de l’armée alors que les FARDC font face à de nombreuses poches d’insécurité à l’Est du pays. La demande d’interpellation a été qualifiée de « mise en scène » par un autre élu de la Majorité.

Du côté de l’Opposition, les arguments de la MP ont perçus comme des « faux-fuyants pour étouffer le contrôle dans ce domaine ». L’Opposition estime que cette interpellation aurait été une occasion au gouvernement de faire le bilan du chemin déjà parcouru dans la réforme de l’armée.

Approché par la presse, le député national Juvénal Munubo, initiateur de l’interpellation, a dit avoir pris acte de la décision de la plénière, se refusant de tout commentaire.

Pour rappel, sa démarche a soulevé sept préoccupations majeures : « Quand est-ce que le gouvernement va-t-il déposer au bureau de l’Assemblée nationale le projet de loi de programmation militaire ? Quand est-ce que le gouvernement va-t-il mettre sur pied un comité de suivi de la réforme de l’armée, à l’instar du comité de suivi de la réforme de la police, CSRP en sigle qui se veut un espace d’échange entre le gouvernement, la Société civile et les partenaires bilatéraux et multilatéraux de la RDC ? »

Des questions sans réponses

Des questions pertinentes soulevées par les députés nationaux sont cependant restées sans réponses.

C’est notamment : « A quand l’amélioration de la solde des militaires (action prioritaire suivant la feuille de route publiée par le Premier ministre le 2 juin 2012 ? A quand la création des cantines et foyers sociaux dans les différentes garnisons et à quand la construction des logements décents pour les militaires et leurs familles ? Quand est-ce que le gouvernement va-t-il présenter un programme de désarmement et réinsertion (DDR) plus réaliste et plus rassurant, tirant les leçons de ceux exécutés, de façon non satisfaisantes, en 2004 et 2009 ? Quelles sont les actions prioritaires du plan d’action national de contrôle et de gestion des armes légères et de petit calibre pour l’année 2014 afin de réduire la pénétration dans le territoire congolais et la circulation d’armes légères et de petit calibre qui servent dans la commission des crimes et nombreuses exactions sur les populations civiles ? ».

Pour certains observateurs, il y a à se demander si la représentation nationale de la RDC entend effectivement jouer son rôle afin d’assurer un contrôle républicain. « Comment comprendre que le suivi de la réforme de l’armée nationale, un suivi censé rassurer la population sur l’avancée de son armée, soit comprise comme une question stratégique ne pouvant être discutée ? »,  s’est interrogé un analyste qui a requis l’anonymat.

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A propos de l'auteur : Adeline Marthe

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