En défendant Morgan. Des Ong s’alignent en avocats du diable

(La Prospérité)

Dans la démarche générale des ONGs défenderesses des causes perdues, à tort ou à raison, tout homme, si criminel soit-il, se voit protégé.

Ce qui va à la limite de la révolte tant les exactions commises resteront longtemps des plaies ouvertes, infectées, dégageant une odeur nauséabonde à corrompre tout l’environnement

* Comment une Ong sérieuse peut-elle s’aligner en avocat du diable, oubliant que Morgan et ses hommes ont commis plusieurs exactions contre les populations civiles dans le territoire de Mambasa, en province Orientale où ils sont notamment accusés d’avoir tué 62 personnes et violé 24 femmes entre 2010 et 2013 ? Défendre Morgan, c’est cracher sur les Congolais martyrisés, et prêter le flanc à tous ceux qui, demain, voudraient tenter à leur manière la même aventure.

Après la mort de Paul Sadala lundi dernier après des échanges de tirs entre ses combattants et les éléments des FARDC dans la localité de Molokaï où il s’était pourtant rendu à l’armée deux jours auparavant, l’on assiste à un lever de boucliers sur la République démocratique du Congo. Ce sont plusieurs voix, y compris celles de ONGs qui ne cessent de crier, exigeant une enquête internationale sur les circonstances de cette mort.

Les différentes versions qui ont été données par des sources concordantes ne sont pas parvenues à convaincre une certaine opinion qui crie déjà à un assassinat, prétendant que Paul Sadala ne méritait pas de vivre pour la bonne et simple raison qu’il déballerait certaines personnalités du pays. Cette opinion craint qu’avec la mort de Morgan, que l’on soit dans l’impossibilité d’établir tous ses réseaux de fourniture d’armes.

Dans la démarche générale des ONGs défenderesses des causes perdues, à tort ou à raison, tout homme, si criminel soit-il, se voit protégé. Ce qui va à la limite de la révolte tant les exactions commises resteront longtemps des plaies ouvertes, infectées, dégageant une odeur nauséabonde à corrompre tout l’environnement.

Comment une Ong sérieuse peut-elle s’aligner en avocat du diable, oubliant que Morgan et ses hommes ont commis plusieurs exactions contre les populations civiles dans le territoire de Mambasa, en province Orientale où ils sont notamment accusés d’avoir tué 62 personnes et violé 24 femmes entre 2010 et 2013.

Comme si cela ne suffisait pas, les Okapis, espèces très rares qui faisaient autrefois la distinction et la fierté de la Rdc ont été exterminés par lui. C’est comme qui dirait que dans le chef de certaines ONGs en marge de visibilité sur l’échiquier international, le rebelle mort avait plus de valeur que le bandit Barabas, l’homme qui a été relâché en lieu et place de Jésus, le juste.

En réalité, cette mort n’est pas un événement à ébranler les autorités congolaises. Si elle vaut un événement, c’est celui de l’ivraie arrachée dans un champ de blé qui a eu de la peine à croître. Il conviendrait alors de parler d’un événement heureux, même si l’on ne souhaite pas la mort d’un homme, si méchant soit-il. Se débarrasser d’un méchant est toujours bénéfique pour les vivants. Et pour ceux qui pensent que cette mort ignoble, dans des conditions atroces, est un événement malheureux, leurs mobiles fondamentaux sont à chercher ailleurs.

Même si la mort du chef milicien Paul Sadala, alias Morgan, n’a pas réjoui le Gouvernement congolais qui aurait souhaité que ce dernier réponde de ses actes devant la justice, cette position officielle ne rencontre pas l’assentiment de plusieurs victimes.

« Nous le regrettons sincèrement. Le Gouvernement, les cours et tribunaux avaient grand intérêt à extraire certaines informations de la part de Paul Sadala alias Morgan sur les réseaux qui l’alimentaient en armement, les réseaux de complicité interne ou externe. Bref, tout cela nous devons y renoncer parce que suite aux incidents qui ont été créés par l’intéressé, il a perdu la vie à la suite d’une blessure qui a provoqué une hémorragie fatale », a déclaré mardi à Kinshasa le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende Omalanga.

Une mort qui ne provoquerait pas la coulée de larmes des Congolais

La Rdc est un pays qui veut le droit. Mais franchement, la mort d’un si grand bandit ne provoquerait la coulée de larmes des Congolais. D’ailleurs, selon la version officielle, c’est suite aux incidents qui ont été créés par lui qu’il a perdu la vie à la suite d’une blessure qui a provoqué une hémorragie fatale. En effet, Paul Sadala est mort lundi après des échanges de tirs entre ses combattants et les éléments des FARDC dans la localité de Molokaï où il s’était pourtant rendu à l’armée deux jours auparavant.

Le commandant des opérations des FARDC en Ituri, le général Fal Sikabwe, a déclaré que Morgan s’était rendu à l’armée le samedi 12 avril dans la matinée avec quarante-deux combattants de son groupe armé et devait être transféré à Bunia, le chef-lieu du district de l’Ituri.

Selon le général Fal Sikabwe, Morgan a refusé d’être conduit à Bunia, exigeant d’être nommé général. Après une altercation entre ses miliciens et les forces loyalistes venues l’escorter vers Bunia, les combattants de Morgan ont ouvert le feu contre les soldats de l’armée régulière. C’est au cours de l’échange de tirs que le chef milicien a été blessé aux deux jambes. Il est décédé de suite de ces blessures.

Quand les malencontreux se tapent des espaces médiatiques qui cherchent à tout moment des poux sur la tête chauve de la Rdc s’en mêlent, c’est au scandale et à l’enquête que l’on crie. Pourtant, de mémoire d’homme nul n’a levé son petit doigt pour condamner le vindicatif pendant qu’il faisait la pluie et le beau temps.

Si dans cette logique enquête il y aurait un jour, et si dans cette même logique il ne s’avérait pas plus que la version ci-dessus étayée, en faisant confiance à ceux qui étaient à Molokaï, lieu des événements, et non ceux qui, à la va vite pensent autre chose, cette affaire que d’aucuns voudraient clientéliste en leur faveur n’aura certainement pas d’impact sur la République. Défendre Morgan, c’est cracher sur les Congolais martyrisés, tout le pays en réalité, et prêter le flanc à tous ceux qui demain voudraient tenter à leur manière la même aventure.

 

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A propos de l'auteur : Adeline Marthe

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