(Le Phare)
Au milieu du tintamarre politique assourdissant de ces derniers temps, fusant du camp présidentiel qui, d’une part, nous abreuve d’un discours lénifiant sur le strict respect des mandats du président de la république dont le terme prévu par la Constitution, intervient en 2016, et d’autre part, nous procure à la fois des insomnies et de fortes céphalées, avec des stratagèmes en vue de la révision constitutionnelle, la plate-forme avant-gardiste de l’opposition, le G 14, perçoit plutôt la mise en marche d’un processus de réinstallation d’une dictature nouvelle.
Devant ce danger qui profile à l’horizon, cette plate-forme avant-gardiste de l’opposition en appelle à la vigilance populaire et exhorte les masses populaires à exprimer leur mécontentement, ainsi que leur refus contre toutes les initiatives tendant à modifier l’article 220 de notre Constitution au bénéfice d’une famille politique décidée à demeurer éternellement au pouvoir.
Cette analyse critique de la situation politique congolaise a été partagée avec la presse le vendredi 18 avril 2014, à Notre Dame de Fatima, sous l’animation de Dr Kabamba et Azoluwa.
Pour Dr Kabamba, le brûlis a été ressenti depuis l’année passée, quand le SG du PPRD a publié son ouvrage en rapport avec l’article 220 de la Constitution. En son temps, le G 14 et d’autres forces du changement ont exercé leur devoir de vigilance et tiré la sonnette d’alarme. Car, le discours proposé à l’opinion n’était pas innocent. Et depuis, note le G 14, plusieurs voix d’hommes au pouvoir ont relayé et amplifié cette démarche politicienne. Comment comprendre que les interventions du président de l’Assemblée nationale sur R.F.I. et du porte-parole du gouvernement sur TV 5, ont été aussitôt contredites dans leur propre famille politique ?
Aujourd’hui, plusieurs réunions continuent à se tenir à Kinshasa, comme dernièrement à Mbandaka, pour appuyer la révision constitutionnelle. Pourtant, le bilan de la gestion est négatif sur plusieurs plans. En effet, après 16 ans d’une gestion décriée, notre population, l’église, la presse et le syndicat, n’en veulent plus. Pour Dr Kabamba, le G 14 relève que la population ne cesse de se plaindre du taux record de chômage, de la situation du fonctionnaire bancarisé avec un salaire de misère, qui survit grâce à la mendicité et aux petits boulots, des parents retraités ou au chômage incapables de scolariser leurs enfants. Des Congolais incapables de se faire soigner décemment, meurent des maladies curables. Les commerçants de l’informel qui se débrouillaient avec la vente de petits articles, sont aujourd’hui réduits à leur plus simple expression et dépouillés de leur négoce. Les étudiants, la relève de demain, sont obligés de forger leur formation à la limite de la compromission. Le ras le bol, constate Dr Kabamba du Front Patriotique, a atteint des proportions insupportables. Aussi, le G14 demande-t-il à la population de se réveiller et de s’armer de tout son courage pour faire application de l’article 64 de la Constitution. Il salue la détermination de nos compatriotes de la diaspora qui ne cessent de manifester leur colère face à la détérioration continuelle des conditions de vie de notre peuple.
Comme les compatriotes de la diaspora, ne pas accepter la prolongation des mandats des gouvernants
L’heure est venue, soutient le G14, d’unir nos efforts, affûter nos stratégies et mobiliser nos énergies, afin de faire échec aux partisans de la dictature qui ne pensent pas à l’alternance au pouvoir. «Le G14 évoque à ce sujet le régime de l’illégitimité actuelle avec le Sénat, des assemblées provinciales, des gouvernements provinciaux et des gouverneurs, encore en poste, deux ans après l’expiration de leurs mandats. Pourtant, a fait savoir Azoluwa, l’un des animateurs de ce point de presse, la Constitution a prévu des mécanismes pour éviter le dépassement du terme des mandats des gouvernants. Mécanismes ignorés tout simplement par les tenants du pouvoir qui ne jurent par la Constitution que quand cela les arrange, et qui crachent dessus dès que cela les indispose.
«N’oublions pas, a-t-il fait remarquer, les épisodes troubles des élections de 2006 et 2011 qui se sont déroulées dans un contexte de tension extrême avec le recours aux chars de combat pour mâter des manifestations de contestation des résultats des scrutins ! N’oublions pas non plus le fait que des chefs d’Etat africains avaient brillé par leur absence aux cérémonies de prestation de serment du président de la république ! Ce sont là autant des signes qui ne trompent pas que la démocratie n’est pas respectée en RDC».
Pour la plate-forme avant-gardiste de l’opposition, le souverain primaire doit saisir cette occasion pour barrer la route aux manœuvres de conservation du pouvoir qui ne réjouissent qu’une poignée d’individus.
Quant à sa réaction à la pétition qui circule, le G 14 se dit de cœur avec ses partenaires de l’opposition. Tout en soutenant leur démarche, Dr Kabamba fait savoir que le G 14 attire leur attention sur la cible. «Ne nous trompons pas de cible», «note ce médecin-leader politique, et d’ajouter que «le cancer, principale cause da la maladie, a développé des métastases qui se disséminent à travers tout le corps. D’où il faut bien cibler le mal, «devait-il conclure, en exhortant la presse à soutenir les actions de cette plate-forme formellement opposée à la démarche de la révision constitutionnelle pour maintenir au pouvoir une famille politique qui a montré ses limites et est au bout de ses initiatives de gouvernance.