(Le Potentiel)
La neutralisation des groupes armés, la réforme du secteur de la sécurité et la mise en œuvre du programme de DDR ont été au centre des échanges entre Mary Robinson, l’envoyée spéciale du secrétaire général de l’Onu pour la région des Grands Lacs, et Marcelin Cishambo, gouverneur de la province du Sud-Kivu. L’émissaire de Ban Ki-moon a échangé également sur les mêmes dossiers avec les autres autorités provinciales.
Elle a eu tous ces entretiens au cours de sa première visite de travail effectuée, le 8 avril à Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu.
En effet, avec ses différents interlocuteurs, Mary Robinson a discuté de « l’extrême importance d’améliorer la sécurité par la neutralisation des groupes armés, la réalisation de progrès dans la réforme du secteur de la sécurité et la mise en œuvre du programme de DDR ».
Saisissant cette opportunité, elle a souligné à l’attention de ses locuteurs « la nécessité de mettre davantage l’accent sur des projets de développement qui auront un impact positif sur la vie des populations du Sud-Kivu, ainsi que l’importance de renforcer la coopération avec les pays voisins ».
Mary Robinson s’est également entretenue avec la Société civile, les groupes de femmes et les responsables onusiens.
Selon un communiqué de presse de l’Onu parvenu à notre Rédaction, elle voulait, au cours de ces échanges, « s’enquérir de leurs efforts et encourager de nouveaux progrès dans la mise en œuvre de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération ».
Durant ses rencontres avec la Société civile et les associations des femmes, l’envoyée spéciale s’est félicitée de leur engagement « à jouer un rôle pour encourager leur gouvernement et les gouvernements de la région à mettre en œuvre l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération ».
« L’Accord-cadre signé à Addis-Abeba est aujourd’hui dans sa deuxième année qui doit être l’année de la mise en œuvre. J’invite instamment la Société civile, y compris les femmes et les jeunes, à s’informer sur le plan d’action régional, les engagements nationaux et régionaux souscrits dans le cadre de l’Accord-cadre, et à demander des comptes à leurs gouvernements. Car il s’agit de l’Accord de l’espoir pour les peuples de la région », a-t-elle déclaré.
Depuis sa nomination, « Mme Robinson s’est engagée à soutenir les organisations des femmes et à rendre leur travail plus visible et leurs voix plus puissantes », commente la source. Et de poursuivre : « Pour atteindre cet objectif, la Plateforme des femmes pour l’Accord-cadre a été créée pour faire en sorte que les organisations des femmes aient accès à l’appui financier et technique et qu’elles soient en mesure d’établir des liens avec d’autres femmes de la région qui œuvrent pour une paix et un développement ».
L’envoyée spéciale s’est également rendue à Panzi pour apporter son soutien au travail extraordinaire du docteur Mukwege, et montrer sa solidarité envers les femmes victimes de violences sexuelles dans la province du Sud-Kivu.
Au cours de ses échanges avec le docteur Mukwege, Mme Robinson a été choquée par le nombre de femmes et filles qui continuent d’être victimes des violences sexuelles dans l’Est de la République.
Elle a reconnu la nécessité de mettre fin à l’impunité et de rechercher la justice transitionnelle.
Ils ont partagé l’idée commune que l’Accord-cadre constitue une source d’espoir pour la population en ce qu’il vise à résoudre les causes profondes du conflit dans la région d’une manière transparente. Cela, en impliquant les gens à tous les niveaux, des chefs d’Etat aux acteurs de base.
« Mais la réalisation de ces espoirs pour un meilleur avenir exige l’engagement sincère de tous les partenaires », a affirmé Mary Robinson.