(Tempête des tropiques)
Le jugement rendu dans l’affaire de Minova, dans la province du Nord-Kivu, et ses environs, où des crimes de guerre, viols massifs et pillages systématiques avaient été épinglés laisse un goût d’inachevé auprès de la population locale.
M. le Bâtonnier Joseph Dunia Ruyenzi, de l’Ordre des avocats du Nord-Kivu, y a fait allusion. C’était lors de la leçon de morale donnée à l’intention des 16 avocats finalistes de stage et 17 nouveaux avocats stagiaires. Il leur a rappelé les devoirs et obligations des avocats de défendre les veuves, les orphelins, les vieillards et les indigents. Il a parlé de l’assistance judiciaire gratuite accordée à 39 dossiers par le barreau de la place.
Répondant à la question des journalistes sur les acquittements, le Bâtonnier Dunia a relevé que les crimes ayant été commis, les victimes doivent être indemnisées par l’Etat congolais en tant que le civilement responsable des auteurs des forfaits commis dans cette localité du Nord-Kivu. L’Etat doit assumer ses responsabilités en garantissant la sécurité publique. L’acquittement des auteurs de crimes aussi graves sème la désolation et la déception. Les poursuites contre les militaires presque déjà mutés et éparpillés pendant le procès soulèvent les questions d’impunité et de la qualité des prestations qui ont conduit à ces jugements.
Me Dunia Ruyenzi avait, lors d’une conférence consacrée à la journée de l’avocat, le 10 Juillet 2013, soulevé la problématique de l’indemnisation des crimes commis par les militaires congolais que le civilement responsable, l’Etat, paie difficilement. Quant aux milices Maï-Maï et autres groupes politico-militaires rwandais, burundais et ougandais contre lesquels il est difficile, d’obtenir réparation.
Des dommages collectifs comme la destruction et pillages des écoles, centres de santé, tuyauteries de l’eau, peuvent être réparés par le gouvernement. Le docteur Denis Mukwege, qui a lancé les travaux d’un Hôpital dans la presqu’île de Bulenga, au Sud-Kivu, est considéré comme un demi-dieu. Après les ravages par des viols massifs, les pillages systématiques des habitations, bétails et cultures, les maladies des bannes (Wilt Bacteria) et du manioc (mosaïque) sans oublier la propagation du VIH/Sida se sont ajoutées pour aggraver la famine et pauvreté. L’appui et les concertations des ONG pour l’accès à la justice avec l’ordre des avocats au Nord-Kivu peuvent améliorer la qualité et les résultats.