Des éléments armés sèment la terreur à Mbandaka

(Le Phare)

Les habitants de la ville de Mbandaka, dans la province de l’Equateur, vivent depuis plusieurs semaines dans la psychose d’une arrestation et détention arbitraires, assorties de traitements inhumains et dégradants, dont les auteurs ne seraient autres que des éléments armés. Ceux-ci opèrent, affirment plusieurs victimes, dans le périmètre de la résidence du Gouverneur, pourtant présentement en soins à l’étranger.

On les soupçonne d’appartenir à sa sécurité rapprochée. Leur modus operandi consiste à interpeller toutes les personnes de passage par là et jugées suspectes, selon des critères propres à eux. Ainsi, une véritable chasse aux sorcières est orchestrée contre tous ceux qui ont le malheur d’avoir une appartenance politique connue et non agréée par eux. Dans la foulée, plusieurs journalistes et acteurs politiques ont déjà eu des ennuis en fréquentant les alentours de la résidence du numéro un de l’Equateur.

Le journaliste Elimo, animateur de l’émission « Equateur zéro », de Baraka TV, a dû entrer en clandestinité, car épinglé comme un élément perturbateur de l’espace politique à Mbandaka. Son tort est d’avoir reçu des invités qui ont sévèrement critiqué l’inertie des institutions provinciales et recommandé un sursaut d’orgueil de la part des fils et filles de l’Equateur, en vue de sortir la province de la léthargie.

Le Vice-gouverneur de province, qui partage l’intérim avec le ministre provincial de la Justice, ne sait pas agir contre les inciviques. On laisse entendre qu’il ne détiendrait pas les pleins pouvoirs pour éloigner les inciviques des parages de la résidence du gouverneur, d’autant que ministres et députés provinciaux sont divisés en deux blocs, l’un soutenant le gouverneur malade et l’autre celui qui devait en principe, assumer seul son intérim. Complètement paralysés, le gouvernement provincial et l’assemblée provinciale de l’Equateur sont incapables de gérer ces éléments incontrôlés. Depuis deux mois, le gouvernement provincial n’a toujours pas tenu la moindre réunion. Quant à l’Assemblée provinciale, elle a été mise hors jeu par le gouvernement central. Il semble que chaque ministre ou député provincial se trouve sous la coupe d’un parrain, qui tire les ficelles à partir de Kinshasa. En conséquence, c’est le grand désordre administratif et sécuritaire à Mbandaka.

On signale que ces dérapages ont été signalés aux membres de la commission gouvernementale qui a séjourné dernièrement à Mbandaka, en vue d’approfondir le dossier de la suspension de l’Assemblée provinciale de l’Equateur. En dépit de la présence, à sa tête, du vice-ministre de l’Intérieur et de plusieurs responsables de services de sécurité venus de Kinshasa, rien n’a changé.

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A propos de l'auteur : Adeline Marthe

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