(Le Potentiel)
Deux personnes ont été tuées à Kisenso et Matete, au cours d’une interpellation policière qui a dégénéré. Des policiers étaient venus arrêter un directeur d’école accusé de viol sur mineure d’une quinzaine d’années dans la commune de Kisenso. Un policier a tiré des coups de feu pour disperser la population qui s’opposait à cette arrestation, atteignant une élève de 18 ans au niveau du front. Elle est morte sur place. Un badaud a aussi succombé à ses blessures dans la commune voisine de Matete après avoir été battu par les policiers, selon les témoins. La tension était encore perceptible jusqu’en début d’après-midi à Matete et Kisenso.
Les activités commerciales au marché de Matete, le troisième de la ville, étaient paralysées.
Un habitant témoigne : « Un directeur d’école [à Kisenso] a été accusé du viol d’une fille d’environ quinze ans. On est allé chercher le Monsieur. Les policiers ont rencontré des jeunes du quartier qui se sont opposés à cette arrestation. Les policiers, voulant avoir gain de cause, ont tiré à bout portant. Une jeune fille a été touchée par une balle perdue, qui est entrée par le front et sortie par la nuque».
Un badaud passé à tabac
Des jeunes se sont ensuite opposés à ce que les policiers emmènent leur collègue auteur du tir. Un attroupement s’est vite formé. Au fur et à mesure qu’ils avançaient vers leur commissariat du district de Mont Amba situé à Matete, les policiers ont essuyé des jets de pierre auxquels ils ont répondu en lançant des grenades lacrymogènes.
Selon des témoins, les forces de l’ordre ont ensuite interpellé un jeune badaud qu’ils ont passé à tabac au commissariat même. « Ils l’ont frappé à mort, comme on frappe un rat. Il est mort à l’hôpital Omeco, à Matete, parce que la manière dont on l’a frappé, il ne pouvait pas y survivre», témoigne l’un d’entre eux.
De son côté, le commandant de la PNC au Mont Amba rejette la responsabilité de la police dans la mort du jeune badaud. Pour lui, seule la justice pourra faire la lumière sur ce qui s’est réellement passé. La police renseigne tout de même que le policier auteur du tir meurtrier ainsi que le directeur d’école accusé de viol sur mineure sont déjà aux arrêts.