(Forum des As)
Les envoyés spéciaux internationaux pour la région des Grands lacs ont entamé, hier lundi 2 juin à Kinshasa, une visite de deux jours consacrée au rétablissement de la paix dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), a indiqué un communiqué de la Mission des Nations unies en RDC (Monusco).
Ce mardi 3 juin, ils seront reçus par le coordonnateur du Mécanisme national de suivi (MNS). Cette visite intervient, en prélude à la prochaine réunion des chefs d’État prévue en septembre 2014, dans le cadre du mécanisme régional de suivi.
Selon le communiqué de la Monusco, les hôtes du MNS doivent faire le point sur l’application de l’Accord-cadre régional signé en février 2013 à Addis-Abeba et déterminer » ce qu’ils peuvent faire pour soutenir d’autres progrès ». Par ailleurs, les envoyés spéciaux internationaux en séjour à Kinshasa prévoient de rencontrer des représentants du Gouvernement, de la société civile (associations, ONG, syndicats…) et de la communauté internationale, a ajouté la Mission onusienne.
Par cet accord, la RDC s’est engagée notamment à mener des réformes politiques, sociales et sécuritaires. Les autres pays ont promis, entre autres, de n’apporter aucun soutien aux rebelles dans l’Est congolais, en proie à une instabilité sécuritaire depuis près de 20 ans à cause des groupes armés locaux et étrangers.
Dimanche dernier, les envoyés spéciaux réunis à Bujumbura et le chef de la Monusco avaient demandé la « reddition complète de tous les combattants et hauts gradés (des rebelles hutu rwandais) FDLR dans les prochains jours au risque de subir des attaques de l’armée congolaise et de la brigade d’intervention de la Monusco « . Les deux forces avaient participé à la déroute du M23 en novembre dernier. Après la défaite de ce mouvement rebelle, la Monusco avait fait de l’éradication des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) leur priorité pour 2014.
Les FDLR sont accusées d’avoir participé au génocide des Tutsi en 1994 au Rwanda, qui a fait au moins 800 000 morts selon l’ONU. Elles sont Réfugiées dans l’est de la RDC, elles comptent entre 1.500 et 4.000 hommes, selon les sources, et sont particulièrement actives dans les Nord- et Sud-Kivu, où elles sont accusées de graves exactions contre les civils (viols, meurtres, pillages, enrôlements d’enfants-soldats…).
Dans un communiqué, les envoyés spéciaux, auxquels se joint le chef de la Mission de l’ONU en RDC (Monusco), Martin Kobler, exhortent les rebelles à « une complète reddition de tous les combattants et hauts gradés FDLR dans les prochains jours ». « Les membres des FDLR qui choisissent de ne pas se rendre, de ne pas renoncer à la violence, et de ne pas se soumettre à un processus de désarmement, démobilisation et réinsertion continueront d’être passibles de l’action militaire des FARDC (armée congolaise) et de la Monusco », ont-ils insisté. Ils ont ajouté que les « FDLR qui se rendent et souhaitent retourner au Rwanda pourront être rapatriées dans le cadre du processus DDR/RR (désarmement, démobilisation, rapatriement, réintégration et réinstallation) existant » dans leur pays.