DES MESURES PRISES AU REGARD DES MASSACRES A REPETITION DE MUTARULE DANS LA PLAINE DE LA RUZIZI EN TERRITOIRE D’UVIRA TARDENT A CONVAINCRE

(RRSSJ)

 

 

BALANCE

de l’a.s.b.l.

INITIATIVE CONGOLAISE POUR LA JUSTICE ET LA PAIX

FEUILLET HEBDOMADAIRE D’INFORMATIONS SUR LA SITUATION DE LA JUSTICE, DES DROITS DE L’HOMME ET DE LA PAIX  AU SUD-KIVU  N°  279    le  19/ 06/2014

 

DES MESURES PRISES AU REGARD DES MASSACRES A REPETITION DE MUTARULE DANS LA PLAINE DE LA RUZIZI EN TERRITOIRE D’UVIRA TARDENT A CONVAINCRE

Il faut un signal fort comme pour le cas de Minova

 

Dans la nuit du vendredi 06 juin 2014, plus de 36 personnes habitant  Mutarule et environs dans la chefferie de la Plaine de Ruzizi, territoire d’Uvira en Province du Sud Kivu ont été  massacrées par des hommes armés. La plupart de victimes sont des femmes et de jeunes filles parmi lesquelles des enfants.  Certains blessés continuent de suivre les soins à l’hôpital général de référence de Bukavu et à l’hôpital de référence d’Uvira. Les autres survivants ont quitté le village. Ils nécessitent une assistance en vivres et non vivres

D’après quelques informations à notre possession, deux personnes seraient interpellées pour raisons d’enquête dans l’affaire Mutarule.Il s’agirait entre autre d’un notable responsable d’une association de jeunes et un Commandant des FARDC. La phase préliminaire étant secret ne permet pas encore aux observateurs de voir la chaleur des poursuites et la mobilisation dans ce dossier pour que les auteurs répondent de leurs actes devant la justice.

Selon nos sources, c’était aux environs de 21h lorsque les habitants de cette localité ont commencé à entendre des coups de balles. Pour certains chrétiens qui étaient en retraite dans l’Eglise locale de la 8ieme Communauté des Eglises de Pentecôte en Afrique Centrale, 8ieme CEPAC, en sigle, ces bruits de balles provenaient des périphéries.

Aussitôt ces bruits, dans l’obscurité, c’était la débandade dans le village : des maisons incendiées, des mouvements croisés des gens, des brulures, des piétinements, des destructions des enclos, des plantes, etc. Des sources concordantes, le feu avait été mis sur l’eglise. Certains chrétiens qui se trouvaient dans cette Eglise voulant tenter de fuir ont été tués au moyen des fusils. D’autres ont été abattus par les armes blanches (couteaux, machettes,..). D’autre encore ont été brulés au moyen du feu.

Les cérémonies funéraires ont eu lieu le dimanche 8 juin 2014 à Mutarule. Ces victimes ont été enterrées dans une fosse commune à coté  des autres victimes des massacres antérieurs du milieu. La population  de cette partie en colère aurait refusé toute prise en charge de la part du gouvernement.  Cette situation rappelle les conflits communautaires entre les Bafuliro, les Barundi, les Bavira, les Banyamulenge,…

L’on se souviendra qu’au mois d’Aout  2013 toujours dans la localité de Mutarule, il ya eu encore un autre massacre qui avait fait état de 8 morts.    ICJP, dans son feuillet Balance, a eu à dénoncer des cas des violations des droits de l’homme en perpétration dans ce milieu et poser la question du suivi de  l’acte d’engagement signé par des autorités et des notables du territoire d’Uvira sur la situation des conflits dans la Plaine de la Ruzizi.

Jusqu’à présent, les réalités et les agissements sur terrain ne corroborent pas avec les engagements pris. L’insécurité bat son record sur toute l’étendue de la Plaine. Il ya lieu de croire que l’autorité de l’Etat tarde à être établie dans ce coin de la province du Sud Kivu.

Selon certains témoignages, en dehors du feuillet de ICJP, d’autres intervenants sur la transformations des conflits comme RIO, ADEPAE, auraient averti par plusieurs mécanismes les autorités politiques et administratives sur les différentes menaces ou attaques qui proviendraient de la manipulation des conflits communautaires. Aucune mesure sérieuse n’aurait été prise pour faire face à cette situation.

Tant d’autres institutions locales, provinciales, nationales et d’ailleurs se sont rencontrées et envisagent de se rencontrer encore pour débattre autour de cette question.

ICJP demande un signal fort du gouvernement et une grande mobilisation d’autres acteurs nationaux et internationaux comme à l’époque du dossier des violences des violences sexuelles commis par des éléments des FARDC de  Minova dans le territoire de Kalehe au Sud kivu fuyant les M23 à Goma dans la province du Nord Kivu. Un programme inclusif couplé d’un mécanisme de suivi bien réfléchi et coordonné par la Société civile et la communauté internationale pour une paix durable bousterait la cohésion entre les communautés dans cette région.

 

Fait à Bukavu, le 19 juin 2014

ICJP

 

116, Av.P.E. Lumumba/Bukavu                                                                     Tél : (+243)997716878

Non à l’Impunité, oui à la Justice pour la Paix

 

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A propos de l'auteur : Adeline Marthe

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