(Forum des As)
Les enquêteurs militaires du « Mécanisme élargi de vérification » n’ont trouvé aucune douille sur les deux sites supposés des combats entre les deux armées comme le prétend Kigali.
Ils exigent l’autopsie des cinq corps, car il n’y a plus de doute qu’ils ont été enlevés puis froidement exécutés par l’armée rwandaise.
C’est hier que les enquêteurs militaires du « Mécanisme élargi de vérification » de la CIRGL saisis par la Rdc ont rendu public leur rapport d’investigations. Ce document, que le Rwanda a refusé d’entériner, le cloue au pilori dans l’affaire des cinq militaires congolais tués, selon Kigali, lors des combats intervenus dans les environs de Kibumba, au Nord-Kivu, sur le territoire congolais le 11 juin en cours. Le « Mécanisme » s’est transporté au Rwanda, sur les deux sites supposés violés par les soldats congolais et où il y a eu des combats au cours desquels les cinq hommes ont été tués, donc sur le champ de bataille.
Sur place, les enquêteurs n’ont trouvé aucune douille, signe des tirs d’armes à feu. L’absence des douilles indique qu’il n’y a pas du tout eu des combats comme le prétend Kigali. Ce qui vient corroborer les faits tels que présentés par la Rdc de l’enlèvement de ces cinq personnes sur le territoire congolais et leur acheminement au Rwanda où ils ont froidement été liquidés.
LE MECANISME SE FAIT UNE IDEE
La CIRGL confond le Rwanda, ce dernier n’étant pas capable de fournir la preuve irréfutable des combats entre les deux armées, par la présence des douilles. Le « Mécanisme » s’est fait une intelligence sur ces combats qui n’ont jamais eu lieu. Le Rwanda n’a donc pas été sincère en maquillant le meurtre des citoyens congolais, pour un agenda qu’il est le seul à connaitre.
Avec cette affaire, Paul Kagame est cloué au pied du mur. On le soupçonne d’avoir ordonné à son officier de liaison au « Mécanisme élargi de vérification », qui était sur le terrain avec les enquêteurs de la CIRGL, de ne pas valider ce rapport. Ce qu’il a fait. Une attitude qui ne modifie en rien la gravité de cette affaire qui ne fait que commencer et qui ira loin, peut-être même devant les instances judiciaires internationales. Qui plus est la CIRGL a exigé qu’il soit pratiqué une autopsie sur les cinq corps. Cela permettrait de déterminer avec exactitude la nature de leur mort.
Les enquêteurs militaires du « Mécanisme élargi » se sont déjà fait une idée sur la manière dont les cinq hommes ont été tués en analysant les clichés qu’ils se sont procurés et qui sont annexés au rapport d’enquête. Ceux-ci montrent bien des corps avec des cranes fracassés à coup des rafales de mitraillette automatiques tirés de très près. Absence de douilles sur les deux sites de combats, cranes fracassés.
C’est bien clair que les cinq hommes ont été enlevés sur le territoire congolais, puis conduits de force au Rwanda pour y être abattus. Pas de doute possible sur ce scénario, à moins de chercher à compliquer les choses qui sont claires comme l’eau de roche. Raison pour laquelle l’officier représentant la Rdc au « Mécanisme élargi » a tenu à mettre cette incise à côté de sa signature. « Ils ont été enlevés en Rdc et emmenés au Rwanda où ils ont été tués ».
FAIRE ECLORE LA VERITE
Cette affaire de cinq militaires tués a pris une tournure que le Rwanda ne s’était pas imaginé. Au fait, c’est la première fois que le « Mécanisme » de la CIRGL saisi sur une agression de l’armée rwandaise se mobilise sur le terrain pour faire éclore la vérité.
Plusieurs fois, les Rwandais ont occupé des positions sur le territoire congolais des mois durant. Le Mécanisme est descendu enquêter… sans suite. C’était sous la Présidence de Museveni Kaguta à la CIRGL. Le commandant du Mécanisme, un général ougandais fermait le yeux sur tout. Au point que la Rdc l’avait même récusé.
Le 11 juin courant, lorsque les troupes rwandaises traversent, une fois de plus, la frontière congolaise du Nord-Kivu près de Kibumba, où ils bivouaquent et enlèvent cinq Congolais qu’ils vont exécuter plus tard, ils ne s’imaginent pas qu’à la CIRGL, c’est désormais le règne de l’Angola, qui n’est pas complice du plan rwandais des pillages des richesses de l’Est de la Rdc que Kigali tient à mettre sous coupes réglées sous quelque forme que ce soit. Kigali est dénudé à la CIRGL.
Mais ce n’est pas au hasard que les troupes rwandaises ont traversé la frontière congolaise ce 11 juin-là. Sur le plan opérationnel, Kigali voulait tester la force de frappe des Fardc post-M23. Les Fardc étaient requinquées avec un commandement opérationnel expurgé des agents à la solde du Rwanda comme d’anciens officiers du CNDP. D’où la riposte musclée à l’armement lourd.
C’est la toute première fois que les Fardc répondent par une raclée bien administrée à une provocation de l’armée rwandaise. Celle-ci, habituée à des promenades de santé sur le territoire congolais, sait à quoi s’en tenir à l’avenir et va réfléchir deux fois avant de se risquer sur les collines de l’eldorado du Nord-Kivu, protégé au centimètre par les hommes du général-major Lucien Bahuma, chef-commando, diplômé d’Ecole de guerre de Belgique, commandant des opérations au Nord-Kivu. Ceux-là même qui ont fait battre en retraite et humilier le M23, armé comme un Etat aussi bien par le Rwanda et l’Ouganda. Ceux-là veillent au grain…