(Le Potentiel)
Les dirigeants africains ont la responsabilité de ne pas protéger les personnes poursuivies, parce que présumées coupables, de crimes graves. Cet appel émane du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon.
Dans son discours prononcé jeudi 26 juin à l’ouverture du 23ème sommet de l’Union africaine (UA) à Malabo en Guinée équatoriale, le secrétaire général de l’Onu a expressément demandé aux dirigeants du continent de ne pas permettre aux personnes soupçonnées d’avoir commis des crimes graves d’échapper à la justice.
Ban Ki-moon a notamment invité les chefs d’Etat et de gouvernement africains à ne pas accorder l’asile aux présumés auteurs des crimes commis en République démocratique du Congo. Et parmi les premiers concernés, les signataires de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba. Cet accord qui a permis de mettre fin à la guerre dans l’Est de la RDC. « Je compte sur tous les signataires de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour n’accueillir aucune personne accusée de crimes réprimés par le droit international, et ne protéger aucun des individus visés par le régime de sanctions de l’Onu », a déclaré Ban Ki-moon.
Pour rappel, la partie Est de la RDC est en proie à de nombreux groupes armés depuis deux décennies. En 2013, les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), appuyées par la brigade spéciale de la Mission des Nations unies pour la stabilisation du Congo (MONUSCO), sont venues à bout de la rébellion du M23 qui contrôlait plusieurs territoires de la province du Nord-Kivu depuis plus d’une année.
A la suite de cette défaite, les rebelles ont trouvé refuge vers les pays voisins, notamment en Ouganda et au Rwanda. Certains d’entre eux sont présumés coupables de crimes contre l’humanité et recherchés par la justice.
Par ailleurs, les dirigeants africains au sommet de Malabo vont notamment discuter de l’agriculture et de la sécurité alimentaire. La présidente de la Commission de l’UA, Nkosazana Dlamini-Zuma, a souligné la nécessité d’éradiquer la famine et la pauvreté en milieu rural qui, selon elle, suppose de développer des marchés agricoles, d’augmenter la production et la productivité agricole, de commercialiser des produits à valeur, de favoriser l’accès surtout des femmes et des jeunes à la terre et au capital ou encore d’assurer l’efficacité de la recherche.
Les chefs d’Etat et de gouvernement africains devraient également examiner un nouveau plan baptisé AIDS Watch Africa, censé favoriser la lutte contre le VIH/SIDA et accélérer la recherche.