(Le Potentiel)
Après des accrochages avec la RDF
La protection des habitants de plusieurs localités du groupement Bahumba en RDC, une zone située à la frontière avec le Rwanda, préoccupe les FARDC. Pour preuve, le porte-parole militaire des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) au Nord-Kivu assure « qu’un dispositif conséquent est déjà mis en place pour assurer la sécurité dans toute cette zone ».
Selon radiookapi.net qui a livré cette information, le colonel Olivier Hamuli a déclaré que la protection des populations civiles reste la priorité des FARDC.
En effet, après les affrontements discontinus de mercredi et jeudi derniers entre les éléments des Forces armées de la RDC et l’armée rwandaise, les habitants de plusieurs localités du groupement Bahumba en RDC, à la frontière avec le Rwanda, commencent à rentrer timidement chez eux.
Malgré les assurances du porte-parole militaire des FARDC au Nord-Kivu, les populations civiles de cette partie de la République se disent inquiètes.
A en croire la source, la plupart des personnes déplacées vers le groupement voisin de Kibumba affirment que la situation sécuritaire à la frontière avec le Rwanda reste précaire.
« Depuis samedi, les habitants des localités Kabagana 1 et 2, Kabuhanga, Kabuye, et Kitotoma ont commencé à rentrer chez elles », a indiqué la radio onusienne. Et de poursuivre : « Ce sont d’abord les chefs qui rentrent pour évaluer la situation sécuritaire avant de ramener les femmes et les enfants ».
Et ce qu’ils observent est loin de les rassurer comme l’affirme un habitant joint au téléphone par radiookapi.net : « Il se pose un problème d’insécurité, de panique, causée par la présence massive, la “surmilitarisation” du côté rwandais ; il y a renforcement des armes lourdes au niveau de la frontière et ceci entretient une grande panique au sein de la population ».
Mercredi 11 juin matin, un accrochage avait opposé les soldats de l’armée congolaise à ceux du Rwanda à la frontière de deux pays à 30 km au Nord de Goma.
Pour le colonel Olivier Hamuli, les FARDC avaient riposté à une provocation des Forces pour la défense du Rwanda (RDF) qui auraient tenté de s’installer sur une colline de Kanyesheja, sur le territoire congolais.
Jeudi 12 juin, le gouvernement congolais a accusé le Rwanda d’avoir violé son territoire à l’issue de ces accrochages.
Le ministre des Médias et porte-parole du gouvernement de la RDC, Lambert Mende, a estimé que ces accrochages constituent un «acte délibéré de provocation » de Kigali.
Comme il fallait s’attendre, les officiels rwandais ont, à en croire une dépêche de radiookapi.net, rejeté les accusations des autorités congolaises.
Le représentant spécial du secrétaire général de l’Onu en RDC, Martin Kobler, a exhorté les deux parties à désamorcer la tension et à s’abstenir de tout acte de violence.
Il a, par la même occasion, assuré que la Monusco « demeure prête à appuyer toute initiative visant la restauration de la stabilité dans cette zone frontalière ».
Pour le retour de la paix dans cette contrée, Kinshasa en appelle à l’arbitrage de la Conférence internationale pour la région des Grands Lacs (CIRGL), de l’Union africaine (UA) et des Nations unies.
Les affrontements entre les deux pays sont contraires à l’esprit et à la lettre de l’accord-cadre de paix d’Addis-Abeba, signé en février 2013, par les Etats de la Conférence internationale de la région des Grands Lacs (CIRGL), sous l’égide de la Monusco et de l’Union africaine (UA).
Dans cet accord-cadre de paix, les pays de la région avaient renouvelé leur engagement, entre autres, à respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale des Etats voisins, à respecter les préoccupations et intérêts légitimes des Etats voisins, notamment sur des questions de sécurité.