Sud-Kivu : la Monusco sollicitée par les notables pour assurer la sécurité de Mutarule

(Le Potentiel)

Les chefs  des villages touchés vendredi dernier par le massacre opéré par des hommes armés non identifiés ayant fait plus d’une trentaine de morts ont demandé mardi 10 juin à la Monusco de protéger la population de la localité de Mutarule, située dans le groupement de Luberizi dans la province du Sud-Kivu.

Ils ont formulé cette demande mardi 10 juin au commandant des forces de la Mission onusienne en RDC, le général Alberto Dos Santos Cruz qui était en visite à Mutarule.

Vendredi dernier, une attaque d’hommes armés non identifiés a fait trente-six morts et vingt-quatre blessés parmi les civils.

Selon Radio Okapi, le général Santos Cruz s’est entretenu avec le commandant de la base des contingents pakistanais à Sange et le commandant des FARDC, afin  d’obtenir d’eux des détails sur l’origine de cette attaque et les raisons pour lesquelles la Monusco n’était pas intervenue.

L’officier des renseignements du 1052e bataillon des FARDC, le major Dido Valinandi, a expliqué que cette attaque est due aux conflits opposant les communautés Bafuliiru et Barundi/Banyamulenge autour des ressources locales, notamment des minerais et du pouvoir coutumier.

Il a indiqué que ces communautés locales disposent chacune des groupes armés pour protéger ces ressources, mais le rapport des forces serait favorable aux Barundi/Banyamulenge qu’aux Bafuliiru.

Le chef de groupement de Mutarule, Claude Mirundi, a plutôt demandé à l’armée et à la police de faire un bouclage et d’instaurer le couvre-feu pour fouiller tout le village, afin de vérifier ces allégations.

Par ailleurs, le chef de bureau de la Monusco à Uvira a déploré le fait que l’armée régulière n’ait pas sollicité l’intervention des casques bleus pakistanais basés à Sange, alors que des indices d’insécurité étaient signalés toutes les minutes aux autorités militaires en place.

Réconfort moral de Richard Muyej

De son côté, le ministre de l’Intérieur, Richard Muyej est aussi arrivé mardi soir à Mutarule dans la plaine de la Ruzizi au Sud-Kivu. Dans une déclaration faite à la presse, il affirme apporter un message de compassion du gouvernement à la population de cette localité.

Richard Muyej, qui s’est dit indigné, a assuré qu’une enquête sera diligentée, afin de retrouver les auteurs de crimes de Mutarule.

Une fois que les coupables seront retrouvés, la justice fera son travail, a-t-il indiqué.

Trente-six personnes ont été tuées à Mutarule, Nyamugali et Katekama dans la nuit de vendredi dernier par des hommes armés non identifiés. Selon le premier bilan annoncé par des sources religieuses locales samedi, il y avait aussi 24 blessés. Les assaillants avaient également incendié plusieurs habitations et une église où se trouvaient des fidèles.

Les habitants de Mutarule avaient enterré les victimes dimanche sous un climat tendu, barricadant la route nationale n°5. Cette tension était aussi perceptible dans la cité d’Uvira, où des barricades ont également été érigées sur le pont Mulogwe.

 

 

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A propos de l'auteur : Adeline Marthe

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