(La Prospérité)
*L’affaire d’une pirogue déplacée par des inconnus, au village Mafolo, du secteur de Kolokoso, territoire de Kenge, dans le district de Kwango, au Bandundu a tourné au drame. En effet, les habitants de ce village se sont vus tabasser et exproprier de leurs biens par quatre agents de police cantonnés à Misele, au Kilomètre 316 et à Kalonda.
Ces policiers auraient été envoyés par le commandant du sous-ciat de Misele, Anicet Banza qui, semble-t-il, aurait même ordonné un pillage auprès des villageois.
Joint au téléphone par notre consœur ‘’La Manchette’’, bi-hebdomadaire paraissant à Kinshasa, le commandant Sous-ciat aurait reconnu les faits.
Pour la petite histoire
Le village Mafolo est sur la rivière Inzia-Nsay, faisant frontière à l’Est du secteur de Kolokoso avec le secteur de Kinzenga, territoire de Masi-Manimba.
Tout est parti du plaignant qui habite à Kalonda Beach, sur la rivière droite d’Inzia-Nsay. Ce dernier n’avait pas retrouvé sa pirogue à son point d’attache. Il est allé se plaindre auprès du commandant Anicet Banza qui enverra, dans la nuit, quatre éléments de la police nationale congolaise.
Faute de n’avoir pas été reçus par le chef du village qui n’aura pas compris pourquoi doit-on le chercher à 3 heures du matin, les quatre policiers se sont dirigés vers le domicile de l’adjoint qui les a quand même reçus. Pendant qu’il sortait de sa case, il a fait un mouvement vers les toilettes pour se soulager. A leur tour, les policiers ont interprété cela comme une manière pour le chef adjoint d’aller alerter les éventuels coupables d’avoir déplacé la pirogue de Kaleba. Tout d’un coup, ils se sont jetés sur le chef du village adjoint pour le tabasser. Les villageois sont venus en renfort pour secourir leur chef. Ils ont frappé les policiers, blaisant légèrement l’un d’eux, rapporte une source locale, citée par la Manchette.
Informé d’une telle bagarre nocturne, le commandant Anicet Banza aurait renforcé l’équipe de la police par des éléments de 316 et Misele en plus de quelques délinquants de Misele.
D’après la dépêche, les policiers se seraient livrés au pillage, oubliant leur mission première qui leur a été confiée par le commandant.
A ce moment précis, la population de Mafolo, groupement Tsakala, victime de ce coup fatal, continue à mener une vie d’errance dans la forêt, apprend-on.
Plus loin, Banza aurait même déclaré qu’il n’avait de compte à rendre à personne. Faisant absolument ‘’fi’’ à certaines dispositions de la Constitution notamment, en son article 17 alinéa 3 qui stipule:
‘’Nul ne peut être arrêté ou poursuivi pour une action ou une omission qui ne constitue pas une infraction à la loi au moment où elle a été commise et au moment des poursuites’’.
Par ailleurs, un juriste ayant requis l’anonymat, évoque l’article 61 point 6. Selon lui, en effet, l’on ne peut pas faire exception à ce principe, en aucun cas, même lorsque l’état de siège ou l’état d’urgence est proclamé. Et de poursuivre que l’article 28 de la Constitution interdit un ordre manifestement illégal. Parlant de l’incident survenu à Mafolo, le juriste a regretté le comportement du commandant qui a fait déplacer les policiers à des heures indues pour un fait à caractère civil.
Pour les habitants traumatisés, les policiers coupables et leur commanditaire devraient répondre de préjudices causés à une population qui peine à trouver de moyens pour scolariser ses enfants.
Estiment-ils, en outre, que les autorités de la PNC et l’Auditorat militaire devraient se saisir du dossier pour aider cette population à récupérer leurs biens.
Arrivé sur place, le chef de groupement Tsakala Manassé Bukonso n’a fait que constater les dégâts.