750 éléments FDLR attendus à Kisangani

(Forum des As)

La Société civile s’oppose et projette des manifestations pacifiques à partir
de ce mardi contre cette arrivée
Ils n’ont pas encore fini de faire parler d’eux, les FDLR, ces combattants Hutu rwandais du général-major Juvénal Habyarimana opérant en RDC depuis vingt ans. Cette fois-ci, c’est dans la Province Orientale, précisément dans la métropole Kisangani où 750 personnes, les combattants avec leurs dépendants, sont attendues dans le cadre du programme de relocalisation des FDLR loin du Kivu. Loin donc de la frontière rwandaise.

Ces 750 personnes seront hébergées au camp militaire dénommé  » BASE « . Les travaux y sont actuellement effectués pour la viabilisation du site. L’arrivée de ce groupe est prévue d’ici samedi. Branle-bas dans la population qui dit non à cette opération de relocalisation des FDLR.
Dans la Société civile, c’est la levée des boucliers afin de faire échec à cette opération. Pour le coordonateur provincial, il n’est pas question que les 750 membres des FDLR, qu’il considère comme des criminels de guerre pour avoir décimé des populations congolaises de l’Est, soient admis dans la ville de Kisangani, même à titre provisoire.
La Société civile projette des manifestations pacifiques dès aujourd’hui pour faire entendre son opposition à la localisation des FDLR.

DES JOURS RUDES QUI S’ANNONCENT
Les jours qui viennent s’annoncent rudes pour ces combattants hutus rwandais qui provoquent la même réaction musclée de rejet dans toutes les provinces congolaises où leur arrivée est projetée par le gouvernement central. Ce qui est la preuve patente que ces éléments des FDLR ne sont pas en intelligence avec les Congolais qui les considèrent comme leurs bourreaux.
A ce titre, la victime ne peut cohabiter avec le bourreau. C’est pourtant cela que semble imposer la Communauté internationale qui exige cette relocalisation des FDLR au lieu de créer des conditions de leur retour au bercail, le Rwanda. N’empêche. Une équipe d’avant-garde du ministre des médias et citoyenneté est déjà à pied d’œuvre sur place à Kisangani pour prendre langue avec les leaders de la Société civile afin d’aplanir les divergences, trouver un terrain d’entente pour qu’enfin les 750 FDLR arrivent au camp  » BASE  » de la ville de Kisangani.
Lambert Mende lui-même est annoncé pour vendredi prochain pour le même objectif. Comme on le voit, l’affaire de la relocalisation des FDLR n’est pas aussi simple qu’on le pensait. D’une manière générale, les Congolais ne veulent pas de leur présence au pays.
Ce qui doit interpeller la Communauté internationale. En son sein, on entend rarement évoquer sa responsabilité totale lorsqu’après le génocide de 1994 au Rwanda, elle avait imposé à l’ancien Zaïre d’ouvrir ses frontières pour faire passer la marée humaine composée à majorité des Hutu.
C’est comme cela que xzq élements, taxés de « génocidaires » au Rwanda se retrouvent à l’Est, principalement au Kivu. Ici, ils tentent, selon leurs pourfendeurs, de reconstituer l’Etat rwandais dans des camps de refugiés près de la frontière.
La Communauté internationale qui avait vent de ces activités militaires des Hutu n’a rien fait pour les stopper. Selon des chiffres du pouvoir rwandais de Paul Kagame, 100.000 Hutu suivaient la formation commando dans des camps de refugiés en Rdc à cette époque pour envahir le Rwanda et installer un pouvoir génocidaire, celui-là même qui a tué près d’un millions de personnes à partir du 7 avril 1994. 100.000, c’est trois fois les effectifs d’une armée nationale.
Des chiffres assommants, mais très exagérés pour le besoin de la cause. Toujours est-il qu’en octobre 1996, Kagame entre en guerre contre la RDC. Avec l’aide opérationnelle des Usa, il démantèle des camps où les combattants Hutu s’activaient militairement.
L’opération se solde par des massacres à grande échelle que d’aucuns ont assimilé à un deuxième génocide. C’est sur le bout des lèvres que la Communauté internationale a condamné cette situation, même si l’Onu avait diligenté une enquête internationale à ce sujet.
C’est à partir de cet instant que le Rwanda a commencé à fabriquer des chiffres astronomiques des FDLR. Le tout dans le but de montrer à la Communauté internationale que cette force représente une grande menace d’invasion du Rwanda. En 1998 lors de la deuxième agression des troupes rwandaises, Kigali parle de 40.000 combattants hutu présents au Kivu.

 

OCCUPATION DU PAYS PENDANT CINQ ANS
Pourtant lors de l’occupation du pays pendant cinq ans, de 1998 à 2003, les troupes rwandaises n’ont vu un aussi grand nombre. Lors de la rébellion du CNDP de Laurent Nkunda en 2007, le chiffre est tombé à 20.000 combattants FDLR retranchés dans le Masisi dont la doctrine est l’extermination des communautés Tutsi du Nord-Kivu.
Cependant les rebelles de Nkunda ne les ont jamais affrontés, du moins pas dans cet ordre des effectifs. Ce qui est une preuve que tous les effectifs des FDLR sont exagérés par Kigali. Selon les différents rapports des experts de l’Onu et de l’Ong américaine  » Human rights watch  » enquêtant dans la région, les effectifs des FDLR ne dépasseraient pas à ce jour les quelque 1.500 combattants qui opèrent exclusivement en RDC et jamais au Rwanda car, ils ont perdu toute leur capacité de nuisance.
Ce sont donc ces 1.500 miliciens que les Congolais de toutes les provinces ne veulent accorder hospitalité afin de ne pas rééditer la triste expérience d’avril 1994 au Kivu

 

 

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A propos de l'auteur : Adeline Marthe

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