A l’expiration du délai : les « oubliés » de l’amnistie se font entendre

(Le Potentiel)

Le délai de l’octroi des avantages liés à l’amnistie expire aujourd’hui lundi 11 août. Plus d’une centaine, parmi ceux qui se considèrent comme des bénéficiaires, disent avoir été « oubliés ». Pour eux, ils répondent aux critères de l’amnistie votée en février 2014 pour faits de guerre, faits insurrectionnels et infractions politiques, expire ce lundi 11 août. Se considérant éligibles à l’amnistie, ils ont saisi les autorités compétentes à ce sujet. Théoriquement et en toute vraisemblance, ces prisonniers seraient concernés par les critères qui ont conduit à faire bénéficier de cette faveur à nombre d’autres prisonniers. Ils affirment avoir signé la lettre d’engagement comme les autres, sans jamais recevoir une quelconque suite. Par conséquent, une inquiétude croissante les habite à ce jour.
Les concernés se comptent parmi les militants du Mouvement de libération du Congo (MLC) de l’ancien vice-président Jean-Pierre Bemba, actuellement détenu à La Haye, et le groupe de maître Firmin Yangambi accusé de complot contre les institutions. A les en croire, « ils avaient écrit aux autorités du pays, mais en vain ». Selon RFI, « De la prison de Makala où ils sont écroués, ils avaient écrit aux autorités du pays dans l’espoir de se faire entendre, mais en vain. A la veille de l’échéance du délai de l’amnistie, un de leurs avocats s’interroge sur les raisons de ce que lui-même appelle « les critères arbitraires qui ont milité dans le choix des personnes amnistiées ». Pourquoi les uns et pas les autres, a questionné maître Jean-Marie Kabengela Ilunga. Selon lui, l’Etat devrait s’assumer.

Deux poids, deux mesures ?

Pendant ce temps, plus de 300 ex-rebelles du M23 ont pu se faire identifier en vue de l’amnistie. Une vingtaine d’experts de la RDC et de l’ONU s’était rendue au Rwanda pour rencontrer les autorités rwandaises et procéder à l’identification des ex-rebelles congolais du M23 réfugiés dans deux camps non loin de Kigali. Ce, pour organiser leur retour au pays et leur faire bénéficier de l’amnistie. Une première tentative avait avorté en juin dernier. 373 ex-rebelles du M23 ont pu être identifiés dans le camp de Ngoma, non loin de Kigali. Tous ont aussi signé un document officiel dans lequel ils s’engagent à ne plus prendre les armes. C’est la première étape avant de pouvoir bénéficier de l’amnistie que propose le Congo à ceux qui ne sont pas visés par des sanctions internationales et qui ne se sont pas rendus coupables de crime contre l’humanité. Une question revient alors sur toutes les lèvres, les autorités réserveraient-elles un meilleur traitement aux anciens M 23 au détriment des autres Congolais ? C’est ce qu’ils qualifient de « deux poids, deux mesures dans l’exécution de la loi d’amnistie ». Toutes nos tentatives pour atteindre le porte-parole du gouvernement n’ont pas abouti alors que généralement, le ministre Mende a toujours été prompt à fournir des éclaircissements. « Les oubliés » espèrent « qu’il ne s’agirait que d’un dysfonctionnement technique », déclare un avocat.

 

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A propos de l'auteur : Adeline Marthe

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