(Tempête des tropiques)
Le dernier mot des Nations Unies se fait entendre dans cette affaire concernant la levée de la suspension du général Gabriel Amisi Kumba dit “ Tango Four “ au sujet duquel les experts de l’organisation onusienne avaient révélé dans
un rapport que l’ancien Chef d’Etat-major des Forces Terrestres vendait armes et munitions à des groupes armés actifs au Kivu. A Kinshasa, depuis la levée de cette sanction par le conseil supérieur de la défense, des voix se lèvent de partout pour fustiger l’attitude des autorités. Certains invitent le chef de l’Etat qui est aussi le président du conseil supérieur de la défense, de revenir sur sa décision.
Depuis que cette décision a été prise, aucune réaction de la part des Nations Unies. Mais des sources bien informées indiquent que d’ici peu l’ONU va se prononcer sur cette affaire.
Dans un communiqué, l’Association Congolaise pour l’Accès à la Justice (ACAJ) déplore profondément le fait que l’enquête menée par le gouvernement sur les trafics d’armes et des munitions mis à charge notamment du général Amisi n’ait pas été indépendante, impartiale et exhaustive”.
En effet, le précité a été mis en cause dans le rapport des experts des Nations Unies publié le 21 novembre 2012 pour notamment trafic d’armes et munitions dans les deux provinces du Kivu. C’est ainsi qu’il avait été suspendu fin novembre 2012 de ses fonctions de chef d’état-major des forces terrestres pour raisons d’enquête.
Le 24 novembre 2012 l’ACAJ avait, par son communiqué de presse n° 18/ACAJ/2012, vivement recommandé aux autorités congolaises de faire superviser l’enquête par une autorité judiciaire; et que ladite enquête soit indépendante, vpartia1e et exhaustive. Son communiqué a été transmis aux autorités concernées par sa lettre de plaidoyer n° 081/ ACAJ/PN/GK/2012 du 26 novembre 2012. Par sa lettre n0 111/LW/02/KBI/CAB/MIN/J&DH/2013 du 23janvier2013, la ministre de la Justice et des Droits Humains, avait soutenu cette démarche et demandé à la même occasion à l’Auditeur général des FARDC de lui communiquer la suite y réservée.
L’ongdh est profondément préoccupée de constater qu’en lieu et place des conclusions d’une enquête judiciaire, ce sont celles d’une commission composée notamment de membres des FARDC qui ont fondé la décision du Conseil supérieur de la défense de blanchir le général Amisi, prise à sa réunion tenue le mercredi 30 uiL1et 2014 à Kinshasa
Cette enquête n’a pas respecté les principes les des Nations Unies qui prescrivent que les enquêteurs soient compétents, indépendants et impartiaux vis-à-vis des suspects et de l’organe qui les emplois “, a déclaré Me Georges Kapiamba, président de l’ACAJ.
Son indépendance a été donc compromise par le fait qu’elle ait été attribuée à des membres des forces armées et effectuée par les forces armées elles-mêmes”, a-t-il ajouté.
L’ACAJ rappelle que le Comité des droits de l’homme des Nations Unies insiste pour que, dans les cas des violations des droits de l’homme commises par des militaires et des membres des forces armées, les enquêtes soient confiées à des tribunaux civils.
L’association recommande au Gouvernement congolais de se conformer aux principes des Nations Unies sur des enquêtes se rapportant à des violations des droits de l’homme, en particulier, pour ce cas du général Amisi Kumba et à la CPI d’en avoir regard, au cas où le gouvernement n’y revient plus, et ce, dans le cadre de ses enquêtes en cours sur les provinces du Nord et Sud-Kivu.