(Groupe L’Avenir)
*Aux membres du Caucus des députés nationaux de l’Equateur qu’il a reçus hier en audience, Aubin Minaku, Président de l’Assemblée nationale leur a expliqué les raisons d’être de cette arrestation et le processus dans lequel il s’engage pour qu’une solution soit trouvée. Très rassurés, ces députés nationaux croient que la solution va être trouvée d’un moment à l’autre
*Aubin Minaku a aussi conféré avec la délégation des ambassadeurs de l’Union européenne à Kinshasa, qui a réaffirmé l’importance qu’elle attache au respect des droits de l’homme et des libertés publiques. La construction d’un Etat de droit et la défense des droits de l’homme étant des éléments essentiels du partenariat entre l’UE et la Rdc. Mais quel lien établir entre la liberté d’expression et les attaques personnes contre un Chef de l’Etat ?
Depuis l’arrestation de l’UNC Jean-Bertrand Liwanga le mardi dernier, et sa présentation à la Cour suprême de justice, la procédure judiciaire a commencé. Cette procédure va inévitablement le conduire à se défendre par rapport aux deux faits infractionnels portés à sa charge. Ce député national est poursuivi sur base de l’ordonnance-loi n°78/001 du 28 février 1978 relative à la répression des infractions flagrantes pour offenses à chef d’Etat. Faits définis et punis par l’article 1er de l’ordonnance-loi n°300 du 16 décembre 1963. Il est aussi poursuivi pour incitation à la haine tribale ou raciale, telle que définie et punie par l’article 1er de l’ordonnance-loi n°66-432 du 7 juin 1966.
Des sources sûres, nous apprenons qu’après que le Secrétaire général de l’UNC ait été conduit à Makala, sur instruction du Président de l’Assemblée nationale et par respect à l’arrêt rendu par la Cour suprême de justice, il a été ramené en résidence surveillée à l’hôtel Invest, dans la commune de Lingwala. C’est ici qu’il va attendre sa comparution pour son éventuelle condamnation ou relaxation. Voilà qui met un terme à une polémique manœuvrée de toutes pièces par une main noire qui n’a pas fini de rendre ses comptes à la République.
Les assurances de Minaku
Après l’interpellation de l’honorable Jean-Bertrand Ewanga et sa mise en résidence surveillée à l’hôtel Invest de la Rtnc, ses collègues de l’Equateur n’avaient reçu aucune information précise le concernant. C’est dans cette optique que le Caucus des députés de la province de l’Equateur a été reçu hier par l’honorable Aubin Minaku, Président de l’Assemblée nationale.
A entendre un des membres de ce Caucus, ils connaissent aujourd’hui un problème sérieux relatif à l’arrestation de l’un de ses membres, de surcroît député national de son état. « Nous sommes venus chez le Président de notre institution pour en savoir un peu plus sur ce qui se passe exactement », a dit le représentant du Caucus, avant d’ajouter que le Président, toujours disponible nous a expliqué les raisons d’être de cette arrestation et le processus dans lequel il s’engage pour qu’une solution soit trouvée.
« Nous avons l’impression que les propos du Président sont très rassurants et nous osons croire que la solution va être trouvée d’un moment à l’autre », souligne-t-il.
Bien avant le Caucus des députés nationaux de la province de l’Equateur, le Président de l’Assemblée nationale avait aussi conféré avec une délégation des ambassadeurs de l’Union européenne, qui est venue en savoir un peu plus de l’arrestation du député de l’UNC. La délégation était accompagnée pour cet entretien des ambassadeurs français Luc Hallade, belge Michel Latstchenko, ainsi que l’ambassadeur-adjoint britannique Jon Lambe.
« Nous sommes préoccupés par l’arrestation du député national et secrétaire général de l’UNC (Union pour la nation congolaise), l’honorable Jean-Bertrand Ewanga le 5 août », a déclaré à la presse Bruno Hanses, chargé d’affaires par intérim de la délégation de l’UE. Par la suite, l’UE, a réaffirmé l’importance qu’elle attache au respect des droits de l’homme et des libertés publiques.
La construction d’un Etat de droit et la défense des droits de l’homme étant des éléments essentiels du partenariat entre l’UE et la Rdc. Les ambassadeurs ont donc demandé aux autorités congolaises de prendre les dispositions nécessaires pour permettre l’exercice de la liberté d’expression et assurer un espace politique ouvert au débat.
A entendre la délégation de l’UE, un Congolais lambda est en droit de se demander, quelle est la frontière entre la liberté d’expression et les injures proférées contre un individu ? En plus, lorsque quelqu’un se plaint parce qu’il a été offensé par des propos d’un autre citoyen, enfreint-il pour autant les libertés publiques ? Est-ce l’Union européenne est désormais le libertinage, un vice qui est capable d’amener la population dans le règlement de comptes ?
Et pourtant, il n’y a pas lieu d’entretenir une telle confusion lorsqu’on sait que les faits qui sont reprochés au député national n’ont rien à avoir avec une quelconque violation de la liberté d’expression. Et ce, lorsqu’on sait que dans tous les médias en Rd Congo, les gens se permettent de dire n’importe quoi sans qu’ils ne soient inquiétés par le Parquet.
Pourquoi seulement ce député peut être appréhendé ? Ce que dans la tonne des propos débités par lui, certains ont été sérieusement analysés et le Procureur général de la République a estimé qu’il y avait de quoi incriminer le député national.
L’Union européenne oublie qu’en Rd Congo, il y a des partis politiques qui n’existent que de nom et qui n’ont aucun contenu idéologique.
D’ailleurs, l’essentiel des membres de ces partis politiques sont constitués de la famille restreinte du fondateur et le siège social du parti n’est autre que sa mallette. Allons-nous toujours nous fier à ces partis politiques qui confondent liberté d’expression et injures publiques proférées à l’encontre d’une institution républicaine ?
Qu’à cela ne tienne ! En Rd Congo, la justice est libre et indépendante. Dans cette optique, il n’y a que le juge et lui seul qui pourra, dans son intime conviction, établir la culpabilité ou pas du député Ewanga. Tout ce qui reste, n’est que commentaires, qui ne pourront pas pour autant réparer le tort qui a été causé au Chef de l’Etat.