(Le Potentiel)
Les officiers supérieurs et subalternes des Forces armées de la République démocratique du Congo ont échangé sur « la formation civique des militaires en Afrique » lors d’une conférence régionale sur l’éducation comportementale des militaires tenue du 18 au 19 août 2014 à Kinshasa en faveur des officiers représentant les grandes unités de la garnison de Kinshasa.
Organisée à Kinshasa par le Service d’éducation civique et patriotique des FARDC (SECAS), avec l’appui de la Fondation Konrad Adenauer et sous le haut patronage du vice-Premier ministre et ministre de la Défense nationale, cette conférence a visé le partage d’expériences sur le travail de l’armée dans le domaine de l’éducation civique et morale des militaires et de l’intégration du secteur de sécurité dans un Etat de droit et démocratique.
Pendant deux jours, plusieurs exposés ont été animés par des experts nationaux et étrangers du domaine avec des manuels de sensibilisation des militaires utilisés en Afrique de l’ouest.
Les participants ont échangé, au Centre supérieur militaire de Ngaliema, sur les bonnes pratiques comportementales et fonctionnelles du militaire. Ils ont discuté des défis et des opportunités de l’éducation civique des forces armées de la région.
La conférence régionale a permis le renforcement des capacités organisationnelles et fonctionnelles du Service d’éducation civique et patriotique des FARDC. Elle a aussi assuré la visibilité du travail de sensibilisation grâce à l’éducation civique et patriotique.
La volonté du chef de l’Etat
Dans son mot d’ouverture, le lieutenant général Célestin Lukama, Directeur du Centre du groupement des Ecoles supérieures militaires représentant le vice-Premier ministre et ministre de la Défense nationale et des Anciens combattants, a exprimé la volonté du président Joseph Kabila Kabange, commandant suprême des FARDC, en matière de « formation comportementale des militaires ».
Il a invité, dans la foulée, tous les autres partenaires à « appuyer les actions des FARDC, notamment dans le domaine de l’éducation civique.
Pour sa part, le commandant du SECAS, le colonel Camille Mbumbu Yamotoko a planché sur « le SECAS et la reforme des FARDC », affirmant que « ce service, est une arme morale d’appui au commandement et un trait d’union entre l’armée et la nation ».
Il a abondamment expliqué la mission principale du SECAS, qui est celle d’« organiser la formation permanente des militaires, l’amélioration du social des militaires et de leurs dépendants, l’harmonisation des relations civilo-militaires ».
Le Représentant Résident de la Fondation Konrad Adenauer, Steffen Kruger, a de son côté exprimé un sentiment de gratitude envers le colonel Mbumbu « pour le souci qui l’anime de maintenir une coopération vivante avec la Fondation Konrad Adenauer ».
« La Fondation Konrad Adenauer reste convaincue que la vulgarisation des activités de renforcement des capacités civiques et patriotiques des militaires en matière des droits humains peut aider à améliorer l’image sociale des forces armées et à empêcher que les soldats ne puissent pas abuser de la violence », a-t-il affirmé.
Il a ajouté cette vulgarisation peut aussi « aider à augmenter la confiance vis-à-vis de son armée et à faire en sorte que l’ensemble des citoyens puissent coopérer à la défense et à la sécurité du territoire national ».
Les experts ouest-africains saluent les avancées congolaises
Le colonel Auguste Denis Barry et le colonel-major Honoré Nombre (officiers supérieurs des forces armées du Burkina Faso), le colonel Tenko Tangi (officier supérieur des forces armées du Togo) et Yaya Bio Bawa (expert en Education de la Fondation Konrad Adenauer du Benin) ont salué les « avancées congolaises en matière de reforme des forces armées et la place importante accordée à la formation civique du militair ».
L évolution de l’éducation civique du soldat congolais
Le professeur Dr Pamphile Mabiala Mantuba, Coordonnateur national de la FKA, a passé en revue l’éducation civique au sein de la Force publique (1888-1960), l’Armée nationale congolaise (1960-1972), des FAZ (1972-1997), des FAC (1997-2003) et des FARDC ( de 2003 à nos jours).
Il a soutenu que « les soldats, en tant que citoyens servant sous le drapeau et qui versent leur sang pour la patrie, doivent être éduqués à l’amour de la patrie car cette éducation est nécessaire à la discipline et à l’esprit de corps, au comportement du soldat au front et à la détermination de ses rapports avec la population ».