Quand on veut ressusciter les morts. L’ex-M23 se relance-t-il ? Bertrand Bisimwa calomnie les Fardc

(Groupe l’Avenir)

Selon l’ex-rébellion du M23, les Fardc et le service des renseignements militaires de la RDC à Kinshasa auraient procédé à l’exécution sommaire des prisonniers de guerre entre les mois de juillet et août 2014
• Lambert Mende Omalanga a, quant à lui, démenti les accusations, affirmant que l’on n’exécute plus les gens au Congo, ajoutant que si des membres du gouvernement ou de l’armée ont commis des actes répréhensibles, la justice est disponible
Tous les moyens sont bons pour le M23 de se relancer. Et comme le dit un vieil adage, « qui veut noyer son chien l’accuse de rage ». L’ex-rébellion congolaise dite Mouvement du 23 mars (M23) a accusé hier lundi 18 août l’armée régulière d’avoir exécuté, entre juillet et août courant, dix militaires qui avaient été arrêtés dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). C’était, dit-on, pour soupçons de collaboration avec le M23. Une affirmation démentie énergiquement par le gouvernement.
Des allégations mensongères
« Nous sommes totalement affligés, consternés, frustrés » d’apprendre « l’exécution sommaire des prisonniers de guerre par le service des renseignements militaires de la RDC à Kinshasa (…) entre les mois de juillet et d’août 2014 », affirme le président politique du M23, Bertrand Bisimwa.
Ils faisaient partie d’une « centaine de militaires » arrêtés au Nord-Kivu (est) « entre mai 2012 et août 2013 pour de simples soupçons d’appartenance » au M23, et qui ont ensuite subi « d’atroces tortures et traitements dégradants » dans des « cachots (…) des services des renseignements militaires », selon le M23. Le texte donne la liste de dix personnes présentées comme des ex-membres du Congrès national pour la Défense du Peuple (CNDP), une rébellion qui avait signé un accord de paix en 2009 avec le gouvernement.
Après cet accord, ils avaient comme prévu intégré l’armée mais d’autres points n’ont, selon les ex-CNDP, jamais été pleinement appliqués et, en mai 2012 dans le Nord-Kivu, ils ont repris les armes et formé le M23.
Mende réplique
Le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende Omalanga, a « totalement » démenti les accusations, affirmant que l’on « n’exécute plus les gens au Congo ». « Si des membres du gouvernement ou de l’armée ont commis des actes répréhensibles, la justice militaire et civile est disponible », a-t-il cependant assuré.
Toutes ces allégations du M23, mort ou ressuscité, interviennent au moment où le monde assiste à une résurgence de ces rebelles, toujours sous la coupe de l’étranger, qui se réorganise au quotidien avec l’appui traditionnel du Rwanda. Plusieurs témoignages sont distillés quant à ce, certains cas ont même été présentés à la presse,…
Le M23 devrait en réalité se muer en mouvement politique, selon l’esprit et la lettre des engagements pris entre les partis l’année dernière. Curieusement, l’ex-rébellion se permet même d’en appeler à la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) et la Communauté de Développement d’Afrique australe (SADC) à faire « toute la lumière » sur cette affaire. Mais ces derniers devraient savoir que d’après des experts de l’ONU, le M23, défait en novembre 2013, était soutenu par le Rwanda et l’Ouganda, ennemi voisin de la Rd Congo.
Et dans cette même optique, au terme des déclarations de paix signées fin décembre à Nairobi, Kinshasa devait notamment élaborer une loi d’amnistie. La semaine dernière, le M23 a affirmé sans raison que seuls « 31 membres du M23 » ont été officiellement amnistiés sur plus de 3.600 signataires de l’acte d’engagement à ne pas récidiver, et que des « dizaines » de membres du M23 ont été arrêtés en RDC après avoir signé l’acte et être rentrés au pays.
Comme pour les ramener à l’école, il sied de leur inculquer que si l’on an clôturé d’enregistrer des cas d’amnistiables depuis le 11 août 2014 comme prévu, les listes déjà élaborées sont en cours d’exécution.

 

Recommandé pour vous

A propos de l'auteur : Adeline Marthe

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*