De faux agents de renseignements arrachent 3 900 dollars mais’ tombent dans les filets de la police

(Le Phare)

La saison des braquages qui a débuté avec l’attaque des chauffeurs de véhicules, en passant par les agences de transfert des fonds, pour aboutir à celle des bureaux de change et des cambistes debout, semble curieusement se poursuivre dans le cadre d’une série noire dont on ignore quand elle pourra prendre fin.
Mais pour cette fin du mois d’août, comme constaté dans l’une de nos précédentes éditions, les temps sont demeurés défavorables à certains malfaiteurs.

Le climat de mercredi 27 août 2014, légèrement doux et propice aux sorties festives, s’est révélé cauchemardesque pour un groupe de malfaiteurs. Ces braqueurs qui, du début d’après- midi jusque tard la nuit, squattent les rues du centre-ville, opèrent souvent derrière les Alimentations Express situées au coin de l’avenue Mutombo Katshi et du boulevard du 30 juin. Après la fermeture de Ngobila Beach où ils braquaient des voyageurs venus de Brazzaville, ils ont établi leur secteur opérationnel devant l’immeuble de l’Interfina, Raw Bank, Km Mart et l’immeuble du Centennaire. On les croisait quelques fois sur l’avenue de la Paix, en train d’interpeller des passants.
Le mercredi dernier, vers 19 H, Tharcisse Mukundayi Mpaya venait de toucher la somme 3.900 dollars. N’ayant aucune activité à faire au centre-ville, il se dirigeait vers l’arrêt de taxi sur le boulevard du 30 juin, afin d’emprunter un moyen de transport devant le conduire à son domicile au quartier Mazal dans la commune de Mont-Ngafula. Son sac accroché à l’épaule, il n’avait pas remarqué que quatre paires d’yeux surveillaient tous ses déplacements. En fait, Tharcisse Mukundayi était filé.

Devant l’immeuble vitré du Centennaire appelé aussi l’immeuble de la Rigueur, il se verra abordé par deux hommes qui se sont présentés à lui comme étant des agents de sécurité. Leur mission ? Rechercher dans la ville les armes, les munitions de guerre, ainsi que les tenues et autres effets militaires et appréhender leurs détenteurs. Pour la méthode, ils devaient fouiller tout colis suspect, en exigeant les autorisations pouvant justifier la possession et le transport.
Mukundayi Mpaya a eu beau expliquer qu’il ne détenait rien de tout ce qu’ils recherchaient, ces deux agents seront vite rejoints par deux autres qui n’étaient pas loin. A quatre, ils l’ont encerclé et pendant qu’on lui réclamait ses pièces d’identité, le sac ouvert a dévoilé des bottes de billets de dollars. Voilà qui les a intéressés d’emblée. Le chef de bande va ordonner à l’un de ses hommes de s’emparer du sac.

Tharcisse Mukundayi a alors exigé qu’on lui présente le bulletin de service qui les autorisait à saisir les fonds des individus, bien qu’il ait prouvé que ce sont de fonds qui lui ont été transférés et qu’il venait de toucher. Et c’est là qu’a débuté leur violente discussion. Faute d’honorer cette demande, Tharcisse Mukundayi a tenu à la chemise le membre de la bande qui avait arraché son sac, réclamant sa restitution immédiate. Les bandits ne voulaient pas lâcher prise. D’où des badauds se sont approchés du groupe pour suivre la discussion et intervenir le cas échéant.

La foule a appréhendé deux des suspects, pendant que deux de leurs complices disparaissaient avec les deux téléphones de leur victime.
Des policiers en civil alertés, sont venus s’enquérir de cette situation, recommandant aux faux agents de renseignements et à la victime de se rendre à un poste de police. Compte tenu du refus manifesté par, les suspects, appel à été fait aux différentes unités de la police provinciale qui ont fait la descente sur le lieu et se sont saisies de cette affaire.
Leur intervention énergique a desserré l’étreinte des malfaiteurs qui ont pu restituer le montant de 3.800 dollars. Notons que l’identification sommaire effectuée par les limiers du Groupement de recherche et d’investigations a alors dévoilé que les deux suspects étaient des éléments incontrôlés. Le chef de bande n’était autre que le capitaine Bokama Etumbala et son acolyte, Tangizo Bowili Raymond, sous-lieutenant.
Aux dernières nouvelles, on laisse entendre que ces bandits – dont deux en fuite, selon leurs propres dires, opéraient des braquages pour préparer la rentrée scolaire de leurs enfants. Une raison qui ne peut justifier le recours à la criminalité, et qui explique à certains égards la montée de l’insécurité dans la ville de Kinshasa.
Les enquêtes se poursuivent pour retrouver les deux autres membres de la bande au capitaine Bokama actuellement en cavale.
La population réclame que la Police nationale congolaise puisse trouver une solution à cette insécurité qui est montée en flèche à Kinshasa.

 

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A propos de l'auteur : Adeline Marthe

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